Le démantèlement de KPNQwest continue

Alors que l'arrêt complet du réseau de KPNQwest devrait intervenir en fin de semaine, un nouvel opérateur a fait savoir qu'il avait réussi à en reprendre une partie. Le groupe de télécoms britannique Interoute a annoncé le rachat des principaux actifs d'Ebone, le réseau de fibre optique acquis à prix d'or l'an dernier par KPNQwest. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé. Mais une source citée par Reuters révèle que la vente aurait été conclue à 15 millions d'euros. Une paille par rapport aux 645 millions d'euros déboursés en octobre dernier par l'opérateur néerlandais pour l'acquisition du plus grand réseau de transport de données européen (voir ci-contre).Parallèlement, Telia et KPN seraient encore sur les rangs dans le but de mettre la main sur ce qui reste des actifs de l'opérateur en faillite. La semaine dernière, Telia a déjà réussi à reprendre des bouts de tuyaux en France, en Allemagne et en Italie, pour une somme non révélée. KPN, qui avait proposé une quinzaine de millions d'euros pour des morceaux en France, Allemagne et Grande-Bretagne, se heurte actuellement au refus des banques créditrices. Ces dernières (Citigroup, ABN Amro, Deutsche Bank, ...) ont du mal à se résoudre à une telle braderie alors que KPNQwest leur a laissé une ardoise de quelque 220 millions d'euros. Enfin, le groupe japonais Jippii s'est emparé la semaine dernière de la partie finlandaise.Cette nouvelle annonce intervient alors que flotte un parfum de scandale autour de la faillite de KPNQwest. Euronext Amsterdam a ouvert une enquête sur les comptes du groupe après qu'un administrateur judiciaire a révélé certaines erreurs comptables. La joint-venture de Qwest et de KPN aurait sous-évalué ses pertes 2001 d'environ 110 millions d'euros. Or, c'est sur la fois des chiffres publiés par KPNQwest que les banques ont débloqué une ligne de crédit de 525 millions d'euros.
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