MobilCom réclame 71 millions d'euros à l'épouse de son ex-PDG

A la veille de la présentation de ses résultats trimestriels, MobilCom a semble-t-il décidé d'alterner menaces et concessions à l'égard de Gerhard Schmid, son ex-PDG et premier actionnaire, et de son épouse Sybille. La filiale à 28,5% de France Télécom a en effet simultanément accédé à la demande de Sybille Schmid de convoquer une assemblée générale extraordinaire... et lui a réclamé 70,9 millions d'euros, qu'elle est censée lui avoir remboursé en juin.L'affaire, quelque peu complexe, constitue l'un des à-côtés croustillants des rapports orageux entre France Télécom et les Schmid, qui possèdent à eux deux 49,9% de MobilCom. A la fin de l'an dernier, pour financer un nouveau programme de stock-options, Gerhard Schmid avait appelé à l'aide sa femme, qui possède en nom propre la société Millenium, propriétaire de 9,9% du capital. Sybille Schmid avait alors mis des titres à la disposition de son mari, qui avait compensé ce prêt en lui versant 68 millions d'euros puisés dans les caisses de l'entreprise, et ce sans l'accord du conseil d'administration. Révélé en février, ce montage financier acrobatique, finalement jugé illégal, avait servi d'argument à France Télécom pour contester la légitimité du pouvoir de Gerhard Schmid. Fin juin, après l'éviction de celui-ci, les nouveaux dirigeants avaient réclamé à Sybille Schmid le remboursement des 68 millions augmentés des intérêts. Or, "celui-ci n'est toujours pas intervenu", constate aujourd'hui l'opérateur qui estime disposer d'éléments "solides" attestant que Millenium s'est "injustement enrichi". MobilCom ajoute en outre qu'il "se réserve le droit de réclamer des dédommagements supplémentaires à Gerhard Schmid et Millenium".Ce dossier délicat constitue à l'évidence un argument de choix pour France Télécom dans sa riposte aux revendications des Schmid. Arguant que France Télécom exerce de fait le pouvoir au sein du groupe, Gerhard et Sybille Schmid réclament une offre publique d'achat sur la totalité du capital, OPA qui leur offrirait une porte de sortie honorable et lucrative. Le groupe de Michel Bon s'y refuse évidemment, en s'appuyant sur la décision rendue par les autorités boursières allemandes (lire ci-contre). Une offre d'achat sur les 71,5% qu'il ne possède pas coûterait à FT plusieurs centaines de millions d'euros, une dépense qui, même payée en actions Orange, serait du plus mauvais effet alors que la priorité est au désendettement.La question de l'OPA - et plus largement l'avenir de MobilCom au côté ou au sein de France Télécom - sera donc au centre des débats de l'assemblée générale extraordinaire, dont la date reste à fixer. Manquant d'arguments légaux pour rejeter la demande déposée la semaine dernière par Sybille Schmid, MobilCom pouvait difficilement éviter ce rendez-vous avec ses actionnaires. Tout juste peut-il rappeler qu'à ses yeux, la demande de convocation est "injustifiée" et "infondée".
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