Managed Objects lève 13 millions de dollars pour développer le marché du BSM

Après les ERP, le CRM et le CSM, les informaticiens et avec eux les dirigeants d'entreprises vont-ils devoir s'habituer à un nouvel acronyme, le BSM ? C'est le grand espoir de Managed Objects, pionnier américain du Business Service Management. La société, américaine mais tout juste débarquée en France, entend bien convertir les grands groupes du monde entier à cette nouvelle discipline, qui vise à "mesurer l'impact du système d'information sur la productivité de l'entreprise". Fondée en 1997 par John Cocula, un spécialiste des "langages objets" comme Java, Corba ou XML, Managed Objects commercialise un logiciel baptisé Formula, capable de s'intégrer très facilement aux plates-formes existantes de supervision, qu'elles soient éditées par HP (OpenView), Computer Associates, BMC (Patrol) ou InfoVista, les grands spécialistes du genre. "Nous avons développé des adaptateurs pour les plates-formes standard du marché", explique Pascal Ologoudou, directeur de la filiale française, ouverte début février. "La spécificité de Formula réside dans sa capacité à appliquer au système d'information des critères liés aux processus métiers et aux besoins des responsables fonctionnels". Car un système d'information, poursuit Pascal Ologoudou, "est extrêmement bavard : il remonte continuellement vers les superviseurs des informations et des alarmes sur le fonctionnement de ses différents composants. Mais récupérer l'un de ces éléments bruts, appauvris, c'est finalement peu de choses : c'est un signe de la main disant 'j'ai un problème'. Il reste ensuite à préciser l'urgence de ce problème et à mesurer l'impact sur le fonctionnement global du système". C'est évidemment sur ces derniers points que Managed Objects prétend apporter sa valeur ajoutée propre. En surveillant le fonctionnement d'"objets" prédéfinis qui peuvent être des composants techniques, mais aussi un réseau, un utilisateur ou un groupe d'utilisateur, Formula surveille le système d'information avec un regard orienté sur le métier de l'entreprise. "On peut tolérer que le service Paie d'une entreprise n'ait pas la disponibilité à 100% de son système d'information, explique Pascal Ologoudou à titre d'exemple. En revanche, elle doit l'avoir à partir du 15 et jusqu'à la fin du mois". La banque, l'assurance, les services financiers et les opérateurs de télécommunications, notamment les hébergeurs, sont les secteurs visés en priorité par Managed Objects. "Tout simplement parce que leur activité est basée sur leur système d'information, explique Pascal Ologoudou. Tout dysfonctionnement peut avoir un impact très lourd sur leur activité et leurs clients". Parmi les plus gros clients de la société figurent ainsi Bank of America, JP Morgan Chase, T-Systems et Telenor. Pour développer ce portefeuille, Managed Objects compte notamment sur les efforts de rationalisation et de réduction des coûts entrepris par bon nombre d'entreprise. Car Formula est aussi un outil de mesure de l'adaptation des ressources aux besoins. "Grâce à Formula, Merrill Lynch a découvert qu'elle avait sur-dimensionné le système de courtage en ligne destiné à sa clientèle privée. Ce qui lui a permis de ré-affecter les ressources excédentaires à d'autres tâches", explique Pascal Ologoudou. La récente levée de fonds qui a été réalisée auprès du fonds FTVentures, spécialisé dans les services financiers, et de ses actionnaires historiques JMI Equity Fund, Lazard Technology Partners et Fidelity Ventures, sera "la dernière" avant la rentabilité, prévue pour la fin de l'année, précise Managed Objects. La société table pour 2002 sur une croissance de son activité de 300 à 400%, mais se refuse à préciser le montant de son chiffre d'affaires.
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