L'eMac d'Apple n'est plus réservé au marché de l'éducation

S'adapter à la demande et aux conditions de marché aussi vite que possible : la recette ne change pas chez Apple, au risque de déstabiliser les clients. Le constructeur à la pomme vient d'annoncer que son dernier modèle, l'eMac, présenté lors de son lancement fin avril comme un produit spécifiquement destiné au marché de l'éducation (enseignants et étudiants), est désormais accessible à tous. Fortement inspiré du premier iMac, qui avait donné un coup de fouet à la marque en 2000, l'eMac est basé sur un processeur PowerPC G4 et dispose d'un écran de bonne dimension (17 pouces, contre 15 pouces pour l'iMac originel). Un écran cathodique cependant, qui le distingue du nouvel iMac, vendu lui avec un écran plat à cristaux liquides monté sur un bras articulé. Autre différence entre les deux modèles : l'eMac n'est équipé que d'un lecteur-graveur de CD, tandis que l'iMac nouveau lit les DVD. Enfin et surtout, le prix de l'eMac est nettement inférieur à celui de l'iMac : son prix de base est de 1.099 dollars, contre 1.399 dollars pour la nouvelle génération. L'eMac a donc vocation à devenir le produit d'entrée de gamme d'Apple. Et même si Steve Jobs, le patron du groupe, explique sa décision de "démocratiser" ce modèle par l'ampleur de la demande concernant ce produit ("le standard d'Apple s'est mis à clignoter comme un arbre de Noël", assure-t-il), son revirement, six semaines à peine après le lancement, répond aussi à l'évolution rapide des conditions de marché. En effet, Apple doit faire face à la remontée des prix des composants, notamment ceux des écrans à cristaux liquides et des mémoires. Un mouvement qui l'avait déjà contraint, en mars, à relever les prix des différents modèles de la gamme iMac de 100 dollars, au risque de freiner les ventes. Mettre sur l'ensemble du marché grand public un modèle doté d'un écran cathodique - dont les prix, eux, continuent de baisser - lui permet donc de préserver ses parts de marché, voire d'améliorer ses marges. Et de tenir ses objectifs financiers : il y a deux mois, Apple disait prévoir pour la période avril-juin des ventes en hausse de 7% par rapport à l'an dernier, à 1,6 milliard de dollars et un bénéfice stable en raison d'une érosion prévisible des marges. Apple a par ailleurs présenté mardi Quick Time 6, la nouvelle version de son logiciel de lecture multimédia. Quick Time 6 est basé sur la norme de compression MPEG-4, présentée comme plus flexible que la norme MPEG-2, utilisée pour la gravure de DVD. Avec ce logiciel, Apple espère faciliter la propagation de cette nouvelle norme, et ainsi reconquérir des parts de marché face à ses concurrents Microsoft (avec Media Player) et RealNetworks. Dans cette optique, il sortira bientôt QuickTime Broadcaster, un logiciel à usage professionnel permettant l'édition de vidéos au format MPEG-4.
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