La stratégie d’IBM commence à porter ses fruits

IBM termine l'année par une performance « solide pour une année éprouvante », selon l'expression de son PDG Louis Gerstner. « Big Blue » affiche pour 2001 un résultat net de 7,7 milliards de dollars pour 85,9 milliards de chiffre d'affaires, des reculs respectifs de 2,9 % et 4,6 % par rapport à l'an 2000. Pour le seul quatrième trimestre, le bénéfice net est en repli de 13 % en rythme annuel à 2,3 milliards de dollars, tandis que le chiffre d'affaires accuse une baisse de 11 % à 22,8 milliards.Ces chiffres, à peu de choses près conformes aux prévisions des analystes de Wall Street, ne sont pas considérés comme un échec de la stratégie choisie par « Big Blue », bien au contraire. Pour la plupart des analystes et des investisseurs, la volonté manifestée par Lou Gertsner de délaisser de plus en plus l'industrialisation de produits peu différenciés au profit d'une recherche de la valeur ajoutée et du fort développement des activités de services est en réalité en train de porter ses fruits. « Nous n'avons aucun doute sur le fait que les comportements d'achat de nos clients tournent en notre faveur », assure le PDG d'IBM. « Les conditions demeurent difficiles [...], mais nous pensons que notre activité va progresser à mesure que l'on avance dans l'année. »En l'espace de deux ans, IBM a abandonné la fabrication de puces de stockage de mémoire au profit de microprocesseurs sur mesure, cédé sous licence à Cisco Systems son activité dans les réseaux et vendu à AT&T son réseau mondial de télécommunications. La semaine dernière, « Big Blue » a décidé de confier la fabrication de ses PC à un sous-traitant, Sanmina-SCI. Parallèlement, IBM a développé à un rythme forcé sa présence dans les services - comme la prise en charge pour le compte de ses clients de leur « data center » ou de leurs sites Internet (« Web hosting ). Des produits qui entraînent la signature de contrats pluri-annuels et garantissent par conséquent des revenus réguliers à moyen terme. « C'est un très bon business dans les bonnes périodes et un business fabuleux quant les temps sont durs », résumait récemment Bob Zapfel, patron de l'« out-sourcing » stratégique chez IBM.Ce positionnement semble plaire à Wall Street. A environ 120 dollars, l'action IBM est toujours proche de ses sommets des douze derniers mois, tandis que les cours de ses concurrents de tous horizons se sont effondrés: Hewlett Packard a perdu plus du tiers de sa valeur en Bourse depuis janvier dernier, Oracle environ la moitié et Sun Microsystems les deux tiers. Lou Gertsner atteindra le 1er mars la limite d'âge de soixante ans, à laquelle les patrons d'IBM passent traditionnellement la main. Il n'a cependant pas encore précisé ses intentions, tout en présentant volontiers son directeur général Samuel Palmisano, quarante-neuf ans, comme son probable successeur.A New York, le titre IBM ouvre la séance en baisse de 5,08% à 113,81 dollars.
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