Priceline résiste bien à la crise du transport aérien

A la liste - provisoire mais en croissance - des entreprises de commerce électronique parvenant à tirer leur épingle du jeu malgré une conjoncture défavorable, on peut désormais ajouter un nom : celui de Priceline. Le pionnier américain des enchères inversées (dans lesquelles l'acheteur spécifie le prix qu'il est disposé à payer pour une prestation donnée, mettant les vendeurs en concurrence), sorti d'une douloureuse et spectaculaire restructuration, affiche en effet des résultats trimestriels supérieurs aux prévisions de Wall Street, prouvant ainsi sa capacité à résister à la crise du secteur du transport aérien déclenchée par les attentats du 11 septembre.Sur les trois derniers mois de 2001, Priceline a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 235,3 millions de dollars, tout juste supérieur à la fourchette de prévisions publiée par la société en novembre. En recul de 22% par rapport à celui du troisième trimestre et de 33,5% par rapport au deuxième, il est néanmoins en progression de 3,1% par rapport au dernier trimestre 2000. Sur l'ensemble de l'année, la baisse du chiffre d'affaires est ainsi limitée à 5,6%. Le bénéfice hors éléments exceptionnels, lui, atteint 3,3 millions, soit un cent par action, contre une perte de 25 millions (15 cents par titre) un an plus tôt. Le résultat net demeure dans le rouge, de 1,3 million de dollars. Priceline est notamment parvenu à améliorer sa marge nette, passée en un an de 15,4 à 16,7%. La remontée du chiffre d'affaires en fin d'année a notamment été permise par l'essor des offres d'hôtellerie et de locations de voitures : ces deux segments affichent des hausses respectives, en nombre de transactions, de 115 et 38%. A eux deux, ils ont ainsi généré 47% des transactions totales sur le trimestre, contre 31% un an plus tôt. "Et nous devrions bénéficier du lancement de notre nouvelle offre de séjours et de nos partenariats marketing, ainsi que d'une éventuelle remontée des prix dans le transport aérien", explique dans un communiqué Jeffery Boyd, directeur général du groupe. La reprise espérée par Jeffery Boyd ne se reflétera pas forcément dans le chiffre d'affaires du début de l'année : Priceline table pour le premier trimestre sur un chiffre d'affaires situé entre 260 et 290 millions de dollars. Une baisse en rythme annuel n'est donc pas totalement exclue, puisque les ventes du premier trimestre 2001 avaient atteint 269,7 millions. Les partenariats marketing évoqués incluent principalement l'accord conclu avec AOL fin 2001, qui assure à Priceline une promotion sur les chaînes Voyage du premier fournisseur d'accès mondial, mais aussi celui conclu vendredi avec le numéro un des enchères en ligne, eBay, pour la fourniture à ce dernier d'une offre de voyages (lire article ci-contre). Le groupe, dans lequel le milliardaire hongkongais Li Ka-shing - actionnaire via deux de ses holdings - a porté récemment sa participation à 31,5%, n'a pas totalement abandonné toute vélléité de diversification en dehors du voyage : il détient toujours 49% de PricelineMortgage, la filiale de crédit immobilier créée avec Alliance Capital Partners, dont l'exploitation est bénéficiaire depuis un an. Priceline commercialise également des minutes de télécommunications à prix discount, sous la marque Priceline Long Distance. Sur le Nasdaq, l'action Priceline cédait 23,58% en clôture lundi, à 4,83 dollars, les investisseurs étant déçus par les prévisions de chiffre d'affaires pour le premier trimestre et le retour aux pertes après deux trimestres bénéficiaires. Le titre, tombé sous les deux dollars après les attentats de septembre, a pratiquement triplé depuis mais reste loin de ses niveaux de l'été, au-dessus de 10 dollars.latribune.f
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