Soutien de poids à la fusion HP/Compaq

Peut-être pas décisif, le ralliement d'International Shareholder Service (ISS) constitue néanmoins un renfort de poids pour les dirigeants de Hewlett-Packard (HP) et de Compaq qui défendent la logique d'un rapprochement entre les deux groupes informatiques. ISS, dont les clients - quelques 950 entreprises et investisseurs institutionnels - détiennent au total environ 23% du capital de HP, a décidé de conseiller aux actionnaires de Hewlett-Packard de voter pour cette fusion portant sur un montant de plus de 20 milliards de dollars.Carly Fiorina, PDG de HP, s'est immédiatement félicitée de la position prise par ISS, estimant que la société de conseil a ainsi confirmé "que cette fusion offre la meilleure valeur aux actionnaires de HP". Pour sa part, Michael Cappellas, le PDG de Compaq, a qualifié la décision d'ISS d'"étape importante" et souligné que "nous attendons avec impatience la recommandation d'ISS pour les actionnaires de Compaq dans les jours qui viennent". Les dirigeants des deux groupes ne sont cependant pas au bout de leurs peines. Car les opposants au mariage défensif entre les deux géants informatiques ne jettent pas l'éponge. Walter Hewlett, le plus farouche adversaire au projet de fusion parmi les héritiers des fondateurs de HP, s'est dit en "complet désaccord" avec ISS, jugeant que ses analystes étaient "passés à côté du problème". Pour les "anti-fusion", rapprocher les deux géants du PC n'a pas de sens à un moment où les ordinateurs personnels deviennent un bien de consommation courant sur lequel il est difficile de gagner de l'argent. Walter Hewlett, dans un projet alternatif, veut plutôt mettre l'accent sur la division imagerie et imprimantes, beaucoup plus rentable à ses yeux. Pour sa part, Carly Fiorina insiste sur le fait que le nouveau géant pourra gagner plus d'argent que HP seul et écarte d'un revers de main les propositions de Walter Hewlett, présenté comme un dilettante. Selon elle, la fusion ferait de HP un leader mondial des ordinateurs, serveurs et imprimantes, et offrirait des synergies annuelles de 2,5 milliards de dollars. Actuellement, on estime à 20% environ la part des actionnaires de HP défavorables au rapprochement des deux groupes. La bataille entre les deux camps - pro et anti-fusion - promet donc d'être serrée. Les actionnaires de HP se prononceront le 19 mars sur ce projet, ceux de Compaq le lendemain. Et pour les analystes financiers, l'incertitude est loin d'être levée : Bank of America estime ainsi que "la balance penche toujours en défaveur de la transaction, quel que soit l'avis d'ISS".En Bourse la méfiance reste de mise : même si l'action Compaq remontait en début de séance mercredi (gagnant 2,55% à 10,85 dollars alors que Hewlett-Packard cédait 3,2% à 19,94 dollars), elle s'échange encore 15% en dessous de la parité prévue par l'offre de Hewlett-Packard, signe que les investisseurs sont encore loin de croire au succès de la fusion. Les deux valeurs affichent toujours un recul d'environ 10% par rapport à leurs niveaux de la fin août, avant l'annonce de leurs fiançailles.latribune.f
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