KPN déprécie ses actifs mobiles de 9 milliards d'euros

Le grand nettoyage d'été se poursuit chez les opérateurs de télécoms européens. Après l'Espagnol Telefonica le mois dernier, le Néerlandais KPN a décidé de passer à la paille de fer son portefeuille d'activités. Le résultat : des charges exceptionnelles de 9 milliards d'euros passées dans les comptes du deuxième trimestre, qui conduisent le groupe à annoncer une perte nette trimestrielle record de 9,3 milliards d'euros. Soit plus de dix-huit fois la perte enregistrée sur la même période l'an dernier (499 millions d'euros).Comme chez Telefonica, les licences UMTS acquises depuis le printemps 2000 sont la principale source de dépréciations de KPN. En Allemagne, d'abord, ou la filiale E-Plus a déboursé 8,4 milliards d'euros pour entrer dans le club des six licenciés, mais aussi en Belgique, où la somme à payer était restée inférieure à 120 millions d'euros. La participation de 15% de KPN dans Hutchison 3G, filiale européenne du groupe hongkongais Hutchison Whampoa, a généré pour sa part une dépréciation de 1,2 milliard. Pour parachever le tout, la faillite de la filiale KPNQwest en juin a coûté 154 millions d'euros à KPN. Et les mauvaises nouvelles ne sont peut-être pas terminées : la prochaine filiale à disparaître des comptes du groupe sera sans doute KPN Belgique. Constatant qu'il n'existe "aucune possibilité de rendre KPN Belgique rentable par elle-même", le géant néerlandais a choisi de chercher un groupe auquel l'adosser. Il précise avoir engagé des discussions avec "plusieurs parties" dans ce but. Les pertes exceptionnelles ne remettent cependant pas en cause l'assainissement des comptes du groupe. En excluant les éléments exceptionnels, la perte nette atteint ainsi 79 millions d'euros sur le deuxième trimestre, en recul de 78% par rapport au deuxième trimestre 2001. Quant à l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), il progresse de 18% à 1,1 milliard d'euros, soit une marge opérationnelle de 35,5%. Le chiffre d'affaires, lui, a reculé de 3% sur un an, à 3,083 milliards d'euros, principalement en raison de la déconsolidation de KPNQwest et d'autres filiales non-stratégiques et du recul de l'activité "Business solutions" (services aux entreprises). L'activité fixe et l'activité mobile progressent chacune d'un peu moins de 1%. Pour l'ensemble de l'année, KPN revoit une nouvelle fois à la hausse son objectif de marge opérationnelle : malgré une "légère baisse" attendue du chiffre d'affaires annuel, la croissance de l'Ebitda devrait être supérieure ou égale à 14%, au lieu des 12% évoqués en mai. Quant au cash flow libre, il devrait dépasser 1,4 milliard d'euros, et non plus seulement 750 millions. Pour parvenir à ces résultats, le groupe a, il est vrai, abaissé ses prévisions d'investissements, les ramenant en dessous de 1,6 milliard d'euros, au lieu des 2,2 milliards initialement budgétés. Les effectifs, eux, ont été nettement réduits au premier semestre : KPN a supprimé 6.300 contrats à durée indéterminée et 950 CDD depuis le début de l'année. Enfin, comme le permet la vente des activités câblées en Europe centrale, la dette devrait être ramenée à 13,9 milliards d'euros en fin d'année, soit un milliard de moins que dans les prévisions initiales.Les efforts de désendettement, la révision à la hausse des prévisions de résultats et le nettoyage effectué dans les actifs mobiles semblent plaire aux investisseurs : à la Bourse d'Amsterdam, l'action KPN a rebondi mardi de 13,92%, à 5,40 euros en clôture.
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