FBI, terrorisme et courrier électronique

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Soyons équitables : les fins limiers du Federal Bureau of Investigation ne viennent pas de découvrir qu'Internet en général et le courrier électronique en particulier avaient mis entre les mains des terroristes une arme extrêmemement dangereuse et un outil de communication remarquablement commode. Ils ont, jusqu'ici, fait ce qu'ils ont pu avec les moyens qui étaient les leurs.Le résultat ne fait pas moins frémir. Voilà qu'émerge par exemple un mémorandum transmis en mars 2000 au siège du FBI par son bureau de Denver. Il met en exergue les carences d'un programme d'interception des courriers électroniques, baptisé Carnivore. Au grand désarroi d'un technicien du FBI, Carnivore s'est soudain mis à récolter de nombreux messages, pour bon nombre émis par et destinés à des individus qui n'étaient en rien suspects.Qu'a décidé le technicien ? De tout effacer. Tout, y compris les communications des suspects. L'ennui, c'est que le mémorandum de Denver fait référence à l' "UBL unit" du FBI, autrement dit le service chargé de pister Oussama Ben Laden et les siens. Les suspects, c'étaient eux.On ne saura jamais si parmi les informations effacées figurent des clés qui auraient pu aider à prévenir les attentats du 11 septembre. Mais dans un contexte où les multiples bévues et négligences du contre-espionnage américain face à la montée terroriste apparaissent de plus en plus au grand jour, il apparaît tout aussi clairement qu'une bonne partie de la réponse réside en une mise à jour de sa technologie."Mettre notre technologie à jour ne veut pas dire seulement mettre à niveau nos ordinateurs et nos disques durs, mais aussi développer l'aisance de chacun, de la base au sommet, avec cette technologie," a souligné hier le directeur du FBI Robert Mueller. Le FBI, a-t-il, ajouté "a des années de retard" en la matière.L'Amérique se sait vulnérable à de nouveaux attentats. Elle ne peut ignorer que des "cyber-attaques" pourraient être dévastatrices. Il reste à souhaiter que cette mobilisation tardive sera suffisante.