Micron retire définitivement son offre sur Hynix

Hynix devra donc trouver d'autres solutions pour assurer son avenir. Micron Technology, le numéro trois mondial des mémoires informatiques, a préféré jeter l'éponge après le vote négatif du conseil d'administration du groupe sud-coréen sur son projet de reprise des activités de mémoires, chiffré à 3,4 milliards de dollars (lire ci-contre). "En dépit d'efforts considérables, les parties n'ont pas pu aboutir à un accord préliminaire", constate dans un communiqué le PDG de Micron, Steve Appleton. "Après une évaluation attentive, nous sommes incapables d'envisager un processus qui permettrait aux nombreuses parties impliquées de parvenir à un accord dans un délai raisonnable". Rideau, donc, pour le sauveur américain d'Hynix. Et pour le projet qui visait à créer un nouveau numéro un mondial des mémoires, surpassant Samsung. En échange des 3,4 milliards de dollars mis sur la table il y a deux semaines (une somme payable en actions Micron et ramenée à un peu plus de 3 milliards par la baisse du titre ces derniers jours), Micron Technology prévoyait de reprendre six des sept usines d'Hynix, ne laissant aux actionnaires actuels du Sud-coréen qu'une partie minoritaire des activités actuelles du groupe (l'équivalent d'environ 30% du chiffre d'affaires). Pour arrondir les angles, l'Américain s'était également engagé à investir 200 millions de dollars dans ces activités résiduelles, pour prendre 15% du capital. Mais alors que les créanciers d'Hynix s'étaient laissé convaincre, le conseil d'administration a préféré, en arguant du début de reprise actuelle du marché et du redressement des comptes, jouer la carte de l'indépendance. Une indépendance toute relative, puisqu'Hynix a reçu ces derniers mois plusieurs milliers de milliards de wons des banques - souvent à l'instigation du gouvernement de Séoul - pour lui permettre de rester à flot. La décision du conseil a évidemment ravi les syndicats du groupe, eux aussi opposés à l'arrivé de Micron par crainte de lourdes restructurations. Car, avec ou sans Micron, l'avenir d'Hynix, qui a perdu 3,9 milliards de dollars l'an dernier, passe, aux yeux des analystes, par la réduction des coûts, voire des capacités de production. Et les difficultés du groupe sont encore assez sérieuses pour préoccuper les autorités sud-coréennes : dans un communiqué officiel, la présidence de la République a exprimé son inquiétude sur l'influence que pourrait avoir le dossier Hynix sur la santé économique de la Corée du Sud et sur sa notation par les agences financières. Le conseil d'administration d'Hynix risque rapidement de se retrouver seul. A moins que les grands créanciers ne reprennent les choses en main en le remplaçant purement et simplement. Ils auraient alors le champ libre pour mettre en oeuvre une solution alternative : la conversion en actions de l'énorme dette du groupe (plus de 5 milliards de dollars), qui leur donnerait mécaniquement le pouvoir de décider de son avenir. Et envisager de nouveau des cessions d'actifs, comme l'évoque l'un des premiers d'entre eux, la Korea Exchange Bank.
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