En publiant ses résultats trimestriels, Motorola a ouvert le bal des grands équipementiers télécoms. Deuxième fabricant mondial de combinés mobiles derrière Nokia, le groupe témoigne une fois de plus d'une demande en berne dans le secteur au premier trimestre. Pour autant, Motorola, qui vient d'enchaîner cinq trimestres dans le rouge, entend ramener ses comptes dans le vert dès le troisième trimestre et table un résultat bénéficiaire sur l'ensemble de l'exercice, hors éléments exceptionnels. Un bénéfice annuel qui resterait néanmoins symbolique : le groupe "pense pouvoir atteindre" un résultat par action de 4 cents, alors que les analystes tablaient jusqu'à présent sur des comptes à l'équilibre. Pour parvenir à ces objectifs, Motorola devra en passer par de nouvelles restructurations, avec la fermeture annoncée de son usine d'Harvard et la suppression de 850 emplois sur le site ; il a rappelé sa volonté de ramener ses effectifs à 100.000 personnes en fin d'année, contre 150.000 en août 2000. Un ajustement des effectifs nécessaire pour faire face au recul attendu des ventes de 5 à 10% sur l'année. Car le groupe ne compte pas sur un redressement du marché à court terme. "Nous pensons que l'économie américaine en particulier, mais aussi mondiale, devrait se stabiliser au second semestre et s'améliorer en 2003", a déclaré le PDG du groupe Christopher Galvin. Motorola, qui vient de s'allier avec Siemens dans l'UMTS (voir ci-contre), affiche pour le premier trimestre un résultat net, hors exceptionnels, de 8 cents par action, (174 millions de dollars), contre une perte de 10 cents l'an dernier. Le résultat est meilleur que prévu, puisque les analystes attendaient une perte de 12 cents par action. L'amélioration des résultats est à mettre sur le compte des activités semi-conducteurs et infrastructures mobiles, où les pertes ont été moins importantes qu'attendu. La division Semi-conducteur devra cependant attendre le quatrième trimestre pour retrouver les bénéfices. La perte nette du groupe après prise en compte des charges exceptionnelles pour dépréciations d'actifs restructurations est de 20 cents par action, contre 24 cents il y a un an.Les ventes globales, en baisse de 21,6% sur un an, sont tombées à 6,02 milliards de dollars, soit le plus bas niveau atteint en sept ans. Le segment téléphones portables a enregistré des ventes en hausse de 1% sur un an à 2,3 milliards de dollars, mais a vu ses commandes baisser de 11% sur le trimestre. L'activité semi-conducteurs s'est dégradée de 26% à 1,1 milliard de dollars. Mais elle réserve néanmoins une bonne surprise : le carnet de commandes a progressé de 18% alors que les analystes les plus pessimistes tablaient sur une baisse de 16%. Pour le deuxième trimestre, Motorola prévoit un chiffre d'affaires de 6,3 à 6,4 milliards de dollars. Il anticipe notamment une augmentation des ventes de portables d'un trimestre sur l'autre. Pour l'ensemble de l'année, le groupe estime le marché mondial à 420 millions de combinés.A Wall Street à la mi-séance, l'action Motorola gagnait 4,98% à 15,98 dollars.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:07

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