Bill Gates alarmiste sur les effets d'éventuelles sanctions

Appelé à témoigner dans le procès intenté à son groupe par neuf Etats américains, Bill Gates n'y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les sanctions demandées par les plaignants. Pour le fondateur du numéro un mondial du logiciel, l'application de ces sanctions aboutirait au retrait de la version actuelle de Windows du marché et renverrait le système d'exploitation ultra-majoritaire dix ans en arrière, nuisant ainsi aux consommateurs et à toute l'industrie informatique. Dénonçant les demandes "vagues et ambiguës" des Etats plaignants, "l'architecte en chef" de Microsoft a expliqué que son groupe serait techniquement incapable de développer la version de Windows réclamée par ses détracteurs. Ceux-ci réclament, au nom de la concurrence, une version "modulable" du logiciel qui équipe quelque 90% des PC dans le monde. Cette modularité permettrait à l'utilisateur d'en désactiver certaines parties - comme le navigateur Internet ou le lecteur multimédia - s'il souhaitait utiliser des logiciels concurrents. Selon Bill Gates, un tel dispositif reviendrait à "fragmenter" Windows. Mais en réponse à Steven Kuney, l'avocat des Etats, qui suggérait que Windows était en quelque sorte déjà fragmenté en raison de la cohabitation de plusieurs versions du même logiciel, comme Windows 95, 98 ou XP, le fondateur de Microsoft a admis qu'il s'agit bien là "d'une sorte de fragmentation". Pour Bill Gates, dont le témoignage écrit adressé à la juge Colleen Kollar-Kotelly compte 155 pages, les sanctions causeraient de graves dommages "à Microsoft, aux autres entreprises qui travaillent sur la base des produits de Microsoft ainsi qu'aux entreprises et aux particuliers qui utilisent des logiciels pour PC". Concernant sa propre entreprise, l'homme le plus riche du monde évalue à 10 milliards de dollars le coût de l'application des sanctions. Celles-ci "priveraient Microsoft de l'essentiel de la valeur économique de ses deux produits les plus importants, Windows et Office, provoquant un énorme transfert des droits de Microsoft sur la propriété intellectuelle de ces deux produits à ses concurrents", précise-t-il. De plus, les sanctions réduiraient "énormément l'intérêt de Microsoft à investir pour innover", souligne Bill Gates, qui a également affirmé qu'il découragerait fortement ses employés de continuer à travailler pour le groupe si les sanctions entraient en vigueur.
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