Kirch plus proche que jamais du dépôt de bilan

Aussi lent qu'un épisode de la série Derrick, le feuilleton de la chute du groupe Kirch semble en passe de s'achever, faute de rebondissement de dernière minute. Selon une source bancaire citée par l'AFP, le groupe de médias allemand pourrait déposer son bilan "dans les prochains jours" à défaut d'avoir obtenu un nouveau prêt d'urgence lui permettant de tenir quelques semaines de plus.Selon la même source, les discussions entreprises par Kirch avec ses banques créancières et ses actionnaires - parmi lesquels News Corp, le groupe de Rupert Murdoch, et Mediaset, celui de Silvio Berlusconi - ont été interrompues hier soir "sans résultat". En clair, les positions des uns et des autres resteraient identiques, les banques exigeant, pour s'engager, une participation des actionnaires minoritaires au financement du prêt, ce qu'ils refusent pour l'instant. Le prêt en question serait modeste, ne dépassant pas 200 millions d'euros, alors que la dette de Kirch atteint 6,5 milliards. Mais il viserait simplement à donner quelques semaines supplémentaires au groupe pour négocier un apport de capitaux frais nettement plus important, de l'ordre du milliard d'euros. Problème : cette solution ouvrirait plus largement le marché télévisuel allemand à Rupert Murdoch et surtout à Silvio Berlusconi, ce que les autorités allemandes ne voient pas d'un bon oeil. Samedi, Gerhard Schröder lui-même avait estimé qu'une entrée en force de Mediaset sur le marché allemand "ne serait pas sans poser de problème". Mais l'alternative pour son équipe n'est guère réjouissante : si les discussions échouent, le dossier Kirch risque d'aboutir à une nouvelle faillite retentissante, quelques jours à peine après celle du groupe de BTP Philipp Holzmann.Le temps presse : faute de ballon d'oxygène, Kirch ne pourra honorer le remboursement de 460 millions d'euros prévu la semaine prochaine, ce qui le contraindrait à se déclarer en cessation de paiement. Dans ce cas, placé sous administration judiciaire, il pourrait faire l'objet d'un plan de reprise orchestré par les banques ou par ses actionnaires.
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