NTT à l'heure de l'austérité

Par latribune.fr  |   |  339  mots
A quelques semaines de la publication des résultats annuels 2001-2002, qui devraient être marqués par des pertes records (lire ci-contre), NTT a présenté vendredi son nouveau plan stratégique à trois ans. Après plusieurs années de course à la croissance et à l'internationalisation des activités, l'objectif prioritaire désormais affiché par l'opérateur historique japonais est l'amélioration de la rentabilité. Nippon Telegraph & Telephone, maison-mère de l'opérateur mobile NTT DoCoMo, entend ainsi afficher un résultat d'exploitation de 1.500 milliards de yens (13 milliards d'euros environ) pour l'exercice 2004-2005, contre 867 milliards de yens prévus pour l'exercice 2001-2002 clos le 31 mars dernier.Pour y parvenir, le groupe mise notamment sur les suppressions d'emplois, un sujet qui n'est plus tabou au Japon, même pour une entreprise dont l'Etat nippon possède encore 46%. Les effectifs devraient donc être ramenés à 199.000 personnes en 2005, contre 216.000 aujourd'hui. L'an dernier, NTT avait annoncé un vaste plan de réaffectation d'effectifs dans ses filiales régionales touchant 60 à 100.000 personnes et prévoyant des baisses de rémunération. Dans le détail, le plan stratégique prévoit notamment une augmentation de la marge opérationnelle (au niveau de l'Ebitda) à 32% dans trois ans contre 30% aujourd'hui, une progression limitée du chiffre d'affaires, à 12.600 milliards de yens en 2004-2005 (108,7 milliards d'euros) contre 11.800 sur l'année écoulée et une limitation sévère des investissements : ceux-ci ne devraient pas dépasser 400 milliards de yens dans trois ans contre 2.200 milliards l'an dernier. NTT a ainsi décidé de cesser les investissements dans le réseau filaire historique, pour se concentrer sur son réseau de fibre optique, sur lequel transitera peu à peu le trafic Internet mais aussi les données voix. "Nous avons fait des efforts pour nous transformer de compagnie de téléphone en fournisseur de systèmes d'information", a souligné le PDG du groupe Junichiro Miyazu. La réduction des investissements contribuera aussi à la réduction de l'endettement, que le groupe entend ramener à 6.600 milliards de yens dans trois ans contre 7.700 milliards actuellement.