CanalWeb en liquidation judiciaire

Cette fois, il n'y aura pas de suspense pour CanalWeb. A l'issue de la période d'observation de six mois ouverte après le dépôt de bilan de la société, en septembre dernier, le Tribunal de Commerce de Paris a décidé la liquidation judiciaire. L'aventure de la principale "Web télé" française, fondée par Jacques Rosselin, s'arrête donc définitivement. Les offres des deux repreneurs en lice étaient "trop faibles, tant en montant qu'en personnel" aux yeux du Tribunal, explique CanalWeb dans un communiqué. Les actifs de la société seront donc cédés au plus offrant, "notamment sa plate-forme de diffusion de télévision IP, ses programmes, ses participations dans les télévisions locales et dans le réseau TVWeb Régions, ses studios DV et ses marques".La mise à l'encan de ces actifs soldera une aventure de près de quatre ans, initiée par Jacques Rosselin, déjà fondateur de Courrier International. Lancée avec une mise de fonds de 10 millions de francs (1,5 million d'euros) apportés par des investisseurs individuels et le groupe Sud-Ouest, le projet aura récolté au total 25 millions d'euros de financement au cours de sa brève existence. En attirant certains des principaux investisseurs en capital-risque français, comme Galileo ou Paribas Affaires Industrielles (PAI). La levée de fonds de juin 2000 (130 millions de francs, 19,8 millions d'euros) valorisait la société à près de 40 millions d'euros.Installée un temps à Cognacq-Jay, dans les locaux historiques de l'ORTF, CanalWeb, qui visait initialement le marché grand public en misant sur le développement rapide de l'accès Internet à haut débit, avait créé 120 chaînes thématiques, multiplié les partenariats avec des groupes de presse régionale et ouvert des filiales en Espagne et en Allemagne, attirant jusqu'à 400.000 téléspectateurs par mois au début de l'an dernier. Parallèlement, la société avait développé une activité de services aux entreprises, la seule à subsister depuis le dépôt de bilan. Alors que le plan de financement, de plus en plus marqué par les mesures d'économie, prévoyait il y a un an d'amener les comptes à l'équilibre "fin 2002 ou début 2003" et que CanalWeb lançait les tests de programmes payants (par abonnement, à la durée ou à la demande), la société avait souffert l'été dernier du retrait de Galileo, de PAI et de deux autres fonds d'investissement, empêchant un refinancement indispensable de 4 millions d'euros. Depuis la mise en redressement judiciaire, Jacques Rosselin et son équipe s'efforçaient de trouver de nouveaux partenaires industriels et financiers sur la base d'un plan de financement de deux ans. En vain donc. Aujourd'hui, l'équipe de CanalWeb "souhaite bonne chance et longue vie à ceux qui restent pour développer ce secteur", citant notamment les start-up StreamPower, WestCast, TVRadio.com, @Sky et Dbee, adossées respectivement aux groupes Bolloré, Thales, TDF et Image. Des sociétés qui misent gros sur une autre forme de télévision : le numérique terrestre.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.