Alors qu'il fait encore l'objet d'une enquête de la SEC, Bernie Ebbers, le patron de WorldCom, démissionne. Il sera remplacé par l'actuel vice-président du groupe John Sidgmore. Bernie Ebbers a été poussé dehors par son conseil d'administration. Le président du conseil, Bert Roberts, conserve en revanche pour l'instant son poste, qu'il occupe depuis la fusion avec MCI en 1998. Ancien professeur de gymnastique, Bernie Ebbers, figure du monde des télécoms américaines, a fait de WorldCom l'un des grands noms du secteur, comptant actuellement quelque 20 millions de clients. Mais les pressions et les doutes se sont multipliés ces derniers mois. Le titre WorldCom a perdu 83% de sa valeur depuis le début de l'année pour tomber à 2,35 dollars en clôture lundi. Mardi, l'annonce du départ du président du groupe et la nette reprise des marchés permettaient à l'action de remonter. A la mi-journée, elle gagnait 13,6% à 2,67 dollars. Le pessimisme des investisseurs est d'autat plus marqué que la SEC examine les prêts exorbitants accordés à Bernie Ebbers, pour un montant total de 375 millions de dollars, sommes destinées à couvrir ses positions boursières. Le gendarme américain regarde également certaines provisions passées au troisième trimestre 2000 et surtout tente de savoir depuis début mars si le groupe de télécoms a artificiellement gonflé son chiffre d'affaires en concluant des "swaps" de capacités avec d'autres opérateurs. Les problèmes ne s'arrêtent pas là. WorldCom, qui a essentiellement grandi à coups d'acquisitions, est également victime du ralentissement économique. Début avril, le groupe a annoncé la suppression de 4% de ses effectifs (3.700 personnes) après avoir déjà émis un sévère "profit warning" en février dernier, à la fois pour WorldCom Group, la branche de transmission de données, et pour MCI Group, l'activité de téléphonie longue distance.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:10

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