La France pose problème à Deutsche Telekom

Pour Deutsche Telekom, la France est de moins en moins prioritaire. Dans un entretien au Figaro, le président de la filiale française, François Maire, exprime sans ménagements sa mauvaise humeur sur la lenteur du développement de la concurrence sur le marché hexagonal. "Notre maison mère (...) comprend mal pourquoi en France la concurrence ne représente que 12% contre plus de 30% en Allemagne dans la téléphonie fixe", souligne-t-il. Repoussant l'hypothèse d'un arrêt complet des investissements du groupe en France, François Maire souligne que, dans les arbitrages entre filiales, "la cause de la France est de plus en plus malaisée à défendre". Mettant en cause le retard pris par l'ART (Autorité de régulation des télécoms) dans la mise en oeuvre du dégroupage pendant que "France Télécom poursuit ses déploiements et préempte les clients", il dénonce plus globalement la lenteur de l'ouverture du marché français. Pour l'instant, Deutsche Telekom a investi 10 à 20 millions d'euros sur le dégroupage. Mais "mettre fin au projet est réalisable", menace le patron de la filiale française, tout en montrant du doit la persistance des "réflexes de monopole". Pour François Maire, le marché français souffre du fait que "le marché de l'accès est une propriété publique, interdite à tout opérateur privé". Dans ces conditions, pronostique-t-il, "le consommateur ne verra pas les prix baisser et l'usage de l'Internet haut débit ne va pas se développer".Logiquement, il confirme que son groupe ne sera pas candidat à une licence UMTS française. "Nous avons déclaré il y a dix-huit mois que nous ne nous lancerions pas sans parc de clients préalable, c'est toujours vrai", explique-t-il. A six semaines de la date limite pour le dépôt des candidatures aux deux licences restant à attribuer, aucun candidat ne s'est officiellement déclaré. Bouygues, qui bénéficie, lui, d'une base de plus de 6,6 millions de clients, réserve encore sa décision (lire ci-contre). Tandis que le japonais NTT DoCoMo n'entend pas acquérir directement une licence, la seule autre candidature possible évoquée actuellement reste celle du suédois Tele2, qui pourrait ainsi tenter d'étendre au mobile le succès rencontré sur le marché des communications fixes.
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