MobilCom envisage le report de l'UMTS et cherche un allié

Après l'éviction de Gerhard Schmid, le fondateur du groupe, fin juin et en attendant d'être fixé sur l'évolution du capital, l'heure est au réalisme chez MobilCom. L'opérateur mobile allemand, filiale à 28,5% de France Télécom, se prépare à revoir ses ambitions dans l'UMTS à l'aune de moyens financiers limités.Le nouveau PDG du groupe, Thorsten Grenz, estimant que "l'entreprise est dans une situation critique", s'est en effet fixé deux priorités : la rationalisation des activités GSM, dont les pertes sont "inacceptables" à ses yeux, et la révision des projets UMTS sur la base de "prévisions réalistes sur le marché, la technologie et les opportunités de financement". Le troisième trimestre devrait donc être marqué par des décisions douloureuses. "Des coupes importantes dans toutes les divisions de l'entreprise sont inévitables", prévient Thorsten Grenz. Les effectifs (5.070 personnes au 30 juin) devraient donc être réduits. Et les comptes du trimestre seront grevés par le coût de ces restructurations. Tout en soulignant que "l'UMTS n'est plus un rêve futuriste mais une réalité pratique", MobilCom reconnaît qu'il est "de plus en plus clair que les conditions nécessaires pour un lancement commercial réussi sont de plus en plus difficiles à réunir". Un réalisme qui aura deux conséquences spectaculaires dans les prochains mois : un report probable du lancement commercial, initialement prévu en fin d'année, et une dépréciation de la valeur de la licence acquise pour 8,4 milliards d'euros il y a tout juste deux ans. Le principe est acquis mais l'ampleur de la dépréciation n'est pas encore fixée, a précisé à l'AFP un porte-parole de MobilCom.Mais le groupe pourrait aller plus loin, en s'alliant à un autre opérateur. Car même après le retrait, annoncé fin juillet, du tandem Telefonica-Sonera, il reste cinq titulaires de licences UMTS sur le marché allemand. Un nombre encore bien trop élevé pour laisser espérer une rentabilité à moyen terme. MobilCom le dit donc désormais clairement : il recherche un allié. Et avance un nom, celui d'E-Plus, comme une "possibilité". Une possibilité sans surprise, la filiale du Néerlandais KPN étant le partenaire potentiel le plus fréquemment cité. Lui aussi manque encore de la taille critique nécessaire pour contrer T-Mobile (Deutsche Telekom) et Vodafone. Un rapprochement avec un autre opérateur pourrait passer, a minima, par un partage des investissements et des installations techniques. Car pour envisager une alliance capitalistique, MobilCom devra d'abord clarifier sa propre situation. Ce qui suppose un accord entre France Télécom et le couple Schmid, qui détient 49,9% du capital. Et une réponse à long terme aux interrogations sur son endettement : l'accord négocié il y a un mois avec les banques créancières n'a prolongé que jusqu'au 30 septembre la ligne de crédit de 4,7 milliards d'euros exigible initialement au 31 juillet. Pour faciliter cette hypothétique alliance, MobilCom s'efforce visiblement d'apparaître comme la mariée la plus belle possible. Les comptes du deuxième trimestre traduisent ainsi une nette réduction des pertes opérationnelles : l'Ebitda négatif a été ramené à 49,7 millions d'euros, contre 120,7 millions au premier trimestre, alors que les analystes tablaient en moyenne sur une perte de 60 millions. Quant à la perte nette, elle se creuse à 172,8 millions, contre 116,4 millions au premier trimestre. En cause : les dépréciations exceptionnelles et le gonflement des réserves à 150 millions d'euros. Le chiffre d'affaires, lui, est conforme aux attentes, à 520 millions, en hausse de 1,1% sur trois mois. Le nombre de clients est resté stable à 9 millions : 4,9 millions d'utilisateurs de mobiles, 900.000 abonnés fixes et 3,2 millions d'internautes.Sur le Neuer Markt, l'action MobilCom, qui avait commencé la journée dans le rouge, gagnait 8,46% en fin d'après-midi à 7,05 euros. Ses résultats ont en revanche pesé sur France Télécom, qui abandonnait 4,44% en clôture à Paris, à 13,76 euros.
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