En attendant la reprise, Sonera poursuit son désendettement

Après une année marquée par le très net ralentissement de sa croissance et la montée de l'inquiétude liée à son endettement, Sonera n'entend pas modifier sa stratégie. L'opérateur finlandais continue de faire du désendettement sa priorité, faute d'une véritable reprise du marché des télécommunications. Après avoir réduit sa dette de 2,4 milliards d'euros l'an dernier, pour la ramener au niveau encore considérable de 3,27 milliards, Sonera a ainsi poursuivi, ces dernières semaines, la cession progressive sur le marché de l'énorme paquet d'actions Deutsche Telekom reçu l'an dernier en échange de ses participations dans les américains VoiceStream et Powertel. Depuis le 1er décembre, il a cédé 19,7 millions de titres du géant allemand, pour un total de 393 millions d'euros, encaissant une plus-value de 54 millions. Sonera possède encore 19 millions d'actions "T", sur les 72 millions empochées en mai dernier. Le désendettement a conduit Sonera, entre autres, à céder ses 23% de l'opérateur hongrois Pannon à Telenor et sa filiale d'annuaires à 3i Investments pour 125 millions. Mais surtout à réaliser en novembre une augmentation de capital d'un milliard d'euros, dont le produit a été intégralement consacré à rembourser les créanciers. Et le mouvement doit se poursuivre : pour les analystes financiers, Sonera n'évitera un abaissement de sa note par les agences spécialisées internationales qu'à condition de ramener sa dette sous le seuil des 2,5 milliards d'euros avant l'été. Un objectif à la portée du groupe, sauf chute de l'action Deutsche Telekom : au cours actuel, les 19 millions d'actions Deutsche Telekom encore en sa possession rapporteraient 302 millions d'euros. Soit, à quelques dizaines de millions près, le montant nécessaire. Mais Sonera n'interrompt pas pour autant sa restructuration : après avoir supprimé 11% de ses effectifs en 2001, pour les ramener tout près de 10.000, il poursuit à la marge les ajustements et vient par exemple d'ouvrir des négociations sur la suppression de 120 postes dans deux de ses filiales et au sein de sa division Recherche & Développement. L'objectif, à terme, de ces mesures est de réduire de 50 à 60 millions d'euros les dépenses du groupe. Car si la dette est la priorité absolue, le redressement de la rentabilité reste en ligne de mire. En 2001, le bénéfice net a chuté de 73%, pour tomber à 409 millions d'euros. L'Ebitda (équivalent de l'excédent brut d'exploitation) a pour sa part reculé de 37% à 1,28 milliard. Quant au chiffre d'affaires, il n'affiche qu'une maigre hausse de 6% à 2,18 milliards d'euros. Plus préoccupant, au quatrième trimestre, la hausse de l'activité - à périmètre comparable - n'a pas dépassé 2% par rapport aux trois derniers mois de 2000. Et si, pour 2002, le groupe table sur une nouvelle progression de ses ventes, ce n'est qu'à un rythme "nettement plus lent que celui de l'année précédente". Le groupe souligne notamment que la croissance des revenus de l'activité Mobiles en Finlande devrait tomber sous les 5%, en raison des mauvaises perspectives économiques du pays - dont trois habitants sur quatre possèdent déjà un téléphone portable - et du retard pris dans le lancement des terminaux et des services de nouvelle génération. L'Ebitda devrait malgré tout progresser d'un tiers, sans pour autant retrouver son niveau de 2000. A la Bourse d'Helsinki, l'action Sonera a reculé mercredi de 7,44%, pour clôturer à 4,73 euros. Marc Angrand
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