Après Oracle, Commerce One, Siebel ou encore Business Objects ces derniers jours, SAP confirme, si besoin en était, que le marché du logiciel d'entreprise peine à redécoller après le violent coup de frein aux dépenses subi de l'an dernier. Le groupe allemand, premier éditeur d'Europe, a publié des résultats trimestriels décevant. Et même s'il maintient sa prévision d'une hausse de 15% de ses ventes annuelles en tablant sur une reprise au deuxième semestre, il souligne les difficultés rencontrées sur le marché américain. Sur les trois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires affiche une hausse de 9% seulement, à 1,66 milliard d'euros. Mais surtout, les ventes de licences, qui génèrent des revenus récurrents, sont en recul de 12%, à 402 millions. Une chute qui atteint 30% aux Etats-Unis et en Asie, et que la bonne performance des activités de conseil (+18%, à 539 millions) ne suffit pas à compenser. Les ventes de produits, elles, progressent de 6% à 999 millions. Depuis le début de l'année, explique Henning Kagermann, co-président et directeur général du groupe, "les entreprises américaines ont abordé avec prudence la question des nouveaux investissements dans le logiciel. L'Europe, une fois de plus, a réalisé une performance encourageante et contribué significativement à notre chiffre d'affaires global". Par lignes de produits, SAP, qui compte 17.500 clients dans le monde, a vu ses ventes de logiciels reculer de 23% dans le domaine du supply chain management (gestion de la chaîne d'approvisionnement), mais a augmenté de 10% son chiffre d'affaires dans le CRM (gestion de la relation client), un segment sur lequel il continue de prendre des parts de marché au leader Siebel. Celui-ci a annoncé hier soir une baisse de 20% de son chiffre d'affaires et de 16% de son résultat net.La rentabilité de SAP souffre elle aussi : le résultat d'exploitation progresse de 2% seulement à 237 millions d'euros, soit une marge de 14,3% sur le trimestre, contre 20% en 2001. Le résultat net, après intégration des pertes de Commerce One et des coûts d'acquisitions, est en hausse de 3,4% à 121 millions, soit 0,38 euro par action. Ces performances décevantes n'empêchent pas SAP de réitérer ses prévisions financières pour l'ensemble de l'année 2002 : il table toujours sur une progression du chiffre d'affaires de 15% et sur une marge d'exploitation d'au moins 21%. "SAP prévoit que l'amélioration deviendra plus sensible au second semestre, grâce au redressement des ventes de licences et aux effets bénéfiques des mesures de réduction des coûts adoptées par le groupe", explique SAP.A la Bourse de Francfort, l'action SAP cédait 1,16% à 152,80 euros en fin d'après-midi.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:08

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