Quelles que soient les difficultés de leurs maisons-mères, les fournisseurs d'accès à Internet français ont toujours la même priorité : la croissance. Les quatre principaux acteurs de l'accès payant en France, Wanadoo, AOL, Tiscali et Club-Internet préparent donc avec soin la rentrée. Une période cruciale durant laquelle le retour à l'école des enfants et adolescents est censé favoriser l'achat d'ordinateurs et la souscription d'abonnements au Web.Mais s'ils cherchent tous à attirer de nouveaux clients, les fournisseurs d'accès Internet (FAI) hexagonaux n'ont pas forcément opté pour la même stratégie. Emboîtant le pas à Tiscali, AOL continue ainsi à miser sur le bas débit, avec le lancement d'un forfait "illimité tout compris" incluant l'accès Internet et les télécommunications pour 24,99 euros par mois. Une offre déployée par étapes, pour éviter l'engorgement du trafic : ce tarif promotionnel sera réservé aux 100.000 premiers souscripteurs, mais l'offre "sera ensuite étendue progressivement au fur et à mesure de la mise en place des nouvelles capacités du réseau", promet AOL France. Fidèle à une politique commerciale qui a toujours défendu l'accès illimité, abandonné par ses concurrents, la filiale française d'AOL souligne en outre attendre "avec impatience" la réforme du service universel par le gouvernement. Une réforme indispensable pour espérer pouvoir commercialiser un accès illimité rentable...Tiscali a lancé le 6 août deux forfaits illimités distincts, l'un facturé 15,95 euros par mois mais cantonné à la tranche horaire 5h-17h, l'autre sans restriction d'horaires et facturé 29,95 euros mensuels mais réservé aux 20.000 premiers souscripteurs s'engageant pour un an.Chez Wanadoo, l'heure est toujours à la promotion de l'accès haut débit : jusqu'au 30 septembre, la filiale de France Télécom offre 75 euros de remise (soit une réduction de 49,7%) sur le "Pack eXtense", son offre de découverte ADSL. Les étudiants d'une part, les utilisateurs professionnels d'autre part, se voient proposer des offres spécifiques haut débit, voire "très haut débit" (1.024 kbits/seconde au lieu de 512). Une politique aggressive qui sera soutenue par le retour des offres Wanadoo dans les agences France Télécom, autorisé fin juillet par le Conseil de la concurrence.Mais Wanadoo, qui comptait 580.000 abonnés ADSL fin juin, n'oublie pas totalement les adeptes du bas débit, avec le lancement de forfaits de 40 et même de 60 heures de connexion mensuelle. Soixante heures ou un accès illimité, la nuance sera sans doute difficile à percevoir pour certains internautes. D'autant que le forfait 60 heures de Wanadoo est facturé... 25 euros, tout comme l'offre illimitée d'AOL.Le haut débit est également au centre de la politique commerciale de Club-Internet. La branche française de T-Online va pérenniser la promotion lancée avant l'été consistant à offrir le "pack modem" ADSL, dont le prix de base était jusqu'à présent de 151 euros. Le prix de l'abonnement à haut débit sera en outre abaissé à 35 euros par mois pendant six mois pour les clients s'engageant pour deux ans. Et surtout, Club-Internet prépare pour octobre le lancement d'un véritable portail haut débit incluant musique, cinéma, et chaînes de télévision. Il n'est cependant pas question de délaisser le bas débit, assure-t-on chez Club-Internet : simplement de considérer ce mode d'accès comme l'entrée de gamme du marché Internet. D'où la volonté affichée de simplifier la gamme de forfaits du groupe et d'abaisser leur prix : ceux-ci iront désormais de 7 euros par mois pour 5 heures de connexion à 19 euros mensuels pour 30 heures. Mais il est toujours "hors de question" que Club-Internet commercialise un accès illimité. "Le bas débit ne se prête pas à ce genre d'usage", explique à latribune.fr Guillaume Granié, son directeur de la communication.Enfin, cinquième grand FAI français, Free ne cache pas, depuis plusieurs mois, son intention de se lancer sur le marché du haut débit. Une offre ADSL encore à venir mais qui, si ce marché poursuit sa croissance exponentielle, sera vite indispensable pour assurer le maintien du dernier indépendant du marché au sein d'un peloton dont il occupe, selon les études, la deuxième ou troisième place.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:46

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