Le fabricant de consoles et de jeux vidéos Nintendo a publié des résultats annuels en ligne avec les attentes, mais il n'a pas affiché un optimisme débordant pour l'exercice 2002/03, entamé le 1er avril. Ce dernier devrait être placé sous le signe de la guerre des prix qui sévit dans le secteur du jeu vidéo, avec en conséquence une baisse des bénéfices d'ores et déjà anticipée par le groupe japonais. Pour l'exercice clos fin mars, le chiffre d'affaires s'est établi à 555 milliards de yens (4,82 milliards d'euros), en hausse de 20% sur un an. Les bénéfices du groupe ont progressé de 10,2% à 106 milliards de yens (920 millions d'euros), en ligne avec la fourchette de prévisions qui allait de 80 à 110 milliards de yens. Le créateur des jeux Pokemon a notamment profité de la faiblesse du yen. En réalisant 70% de ses ventes à l'étranger, Nintendo a ainsi pu gonfler son chiffre d'affaires et doper sa rentabilité grâce aux devises étrangères rapatriées au Japon.Si les résultats du groupe ont sensiblement progressé sur le dernier exercice, il n'en sera pas de même cette année. Nintendo anticipe certes une progression de 15,3% du chiffre d'affaires, à 640 milliards de yens, mais le bénéfice devrait chuter de 15%, à 90 milliards de yens. Sur l'exercice en cours, le fabricant prévoit de vendre 12 millions de GameCube, et 19 millions de consoles nomades (GameBoy et GameBoy Advance) contre 21,78 millions écoulées l'an dernier. La dégradation de la rentabilité sera la conséquence de la guerre des prix que se livrent Nintendo, Microsoft et Sony sur le marché des consoles de nouvelle génération, même si les analystes pensent que Nintendo devrait se rattraper sur les ventes de jeux vidéo. Nintendo, qui a délibéremment choisi de vendre une console moins chère que celle de ses concurrents, a été contraint de rétorquer aux baisses des prix annoncées coup sur coup par ces derniers. En Europe, moins de six semaines après son lancement, Microsoft a choisi de ramener le prix de la Xbox à 300 euros (-38%), une décision qui a poussé Nintendo à baisser le prix du GameCube de 50 euros, à 200 euros, avant même sa mise sur le marché. Aux Etats-Unis, c'est Sony qui a donné le coup d'envoi en faisant passer la PS2 de 299 à 199 dollars. Il a été suivi quelques jours après par Microsoft, qui a fait de même pour la Xbox. Du coup, Nintendo, pour préserver la différence de prix qui différencie son positionnement, a ramené le prix de vente du GameGube à 149 dollars, contre 199 dollars auparavant.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:14

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