La spirale infernale dans laquelle est engagé Nortel depuis plus de deux ans continue d'enfoncer le groupe. Le fabricant canadien d'équipements de télécommunications est à nouveau contraint aujourd'hui de revoir à la baisse des prévisions de chiffre d'affaires déjà bien modestes, et de tailler dans ses effectifs. Frank Dunn, le PDG, table désormais sur une baisse des ventes pouvant atteindre 10% au troisième trimestre par rapport au deuxième, alors qu'il espérait jusqu'à présent pouvoir stabiliser son chiffre d'affaires. "Nous continuons à observer des réductions dans les projets de dépenses à court terme des fournisseurs de services, notamment aux Etats-Unis", explique-t-il. Au deuxième trimestre, les ventes avaient atteint 2,77 milliards de dollars. Et la baisse n'est peut-être pas terminée. C'est en tout cas ce que laisse entendre le nouveau plan d'économies, qui vise à ramener le point mort financier sous la barre des 2,6 milliards de ventes trimestrielles, contre 3,2 milliards jusqu'à présent. "Notre première priorité reste le retour à la rentabilité avant la fin juin 2003", martèle Frank Dunn. Pour ce faire, Nortel veut simplifier ses structures et son organisation, pour se recentrer sur ses trois principales divisions (réseaux locaux et d'entreprises, réseaux sans fil et réseaux optiques) et se rapprocher de ses clients. Une stratégie qui passe inévitablement par de nouvelles réductions d'effectifs : 7.000 postes devraient être supprimés d'ici la fin de l'année. Soit 17% des effectifs, qui devraient retomber en fin d'année à 35.000 personnes environ, contre 95.500 fin 2000. Plusieurs sites du groupe devraient être fermés dans les prochains mois : des précisions seront fournies lors de la présentation des résultats du troisième trimestre, mi-octobre.Ces mesures d'économies devraient d'ores et déjà permettre à Nortel de réduire ses pertes aux troisième et quatrième trimestres. Mais cette prévision réitérée ne suffit pas à rassurer les investisseurs : à la mi-journée à Wall Street, l'action Nortel chutait de 17,89% à 1,01 dollar, contre 1,23 dollar en clôture mardi soir. Le titre était déjà tombé sous la barre symbolique d'un dollar en juillet à Wall Street, après l'annulation par Telefonica, l'un de ses grands clients, de ses projets UMTS en Allemagne.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:47

Partager :