Sur Internet, Bethe1.com chasse les futurs talents du luxe

Les entreprises s'évertuent de plus en plus à embaucher la perle rare, tant elles ont pris conscience ces dernières années que les ressources humaines étaient l'une de leurs problématiques les plus importantes. C'est fort de cette certitude que François Bouyer, ancien directeur général adjoint de Lacroix, et Philippe Gilles, auparavant patron de Cegos, cabinet de conseil en ressources humaines, ont créé Bethe1.com (prononcez: be the one.com), un site de recrutement spécialisé dans les métiers de la mode, de la beauté et du luxe.Pour se différencier de ses concurrents, Bethe1.com se définit plutôt comme un chasseur de tête virtuel. Ainsi, le candidat ne peut consulter les annonces des entreprises mais, comme dans les cabinets de recrutements, il remplit un formulaire très précis à base de questions fermées, sur son profil, son expérience, ses compétences, et attend d'être contacté par les entreprises intéressées. Pour Bethe1.com, la méthode a de nombreux avantages. Tout d'abord, elle évite au recruteur de recevoir des kyrielles de CV, dont le tri coûte à la fois en temps et en argent. Ainsi peut-il consacrer tout son temps à son principal objectif : "ne chasser que les meilleurs candidats", indique François Bouyer.Les employeurs clients de Bethe1.com, moyennant finance, consultent donc la base de CV collectés par le site (300 euros pour 60 jours d'utilisation), et peuvent faire des extractions en fonction de leurs besoins : faut-il plutôt quelqu'un spécialisé dans les vêtements pour enfants ou les cosmétiques ? Tourné vers la vente ou le marketing? Telles sont quelques-unes des requêtes que le client a la possiblité d'effectuer. Ensuite, un e-mail est envoyé au candidat potentiel afin de savoir s'il est d'accord pour décliner son identité et rencontrer l'entreprise intéressée. En fait, Bethe1.com vise surtout les salariés en poste. "90% des profils ne cherchent pas. Ils restent en veille de manière confidentielle", commente le PDG.Autre avantage induit par les questionnaires fermés : ils sont automatiquement traduits en deux autres langues, le japonais et l'anglais, Bethe1.com ayant voulu s'implanter simultanément aux Etats-Unis et au Japon. "La France a la légitimité suffisante dans le monde du luxe pour se développer à l'international", explique François Bouyer.Si Bethe1.com a débuté son activité par le recrutement, il ne compte toutefois pas s'arrêter là. Le site veut proposer un service d'évaluation d'ici l'été. Comme dans un cabinet de recrutement classique, Bethe1.com fera passer des entretiens, prendra des références sur les candidats, etc... A terme, la start-up offrira également une prestation payante d'e-learning sur les métiers de la mode. Quant à la conjoncture, si elle n'est pas en ce moment des plus favorables pour ce type d'activité, elle ne présente pas un problème majeur pour ses fondateurs. "Il est vrai que le marché de l'emploi n'est pas en croissance. Il n'y a pas beaucoup de créations de postes, en revanche, il y a beaucoup de turnover. Beaucoup d'entreprises doivent se moderniser et la guerre des talents est toujours d'actualité", confirme le fondateur. Créée en novembre 2000, la start-up a ouvert sa base de collecte de CV en décembre dernier. Depuis avril, les entreprises clientes comme L'Oréal, LVMH, Kenzo, Gap, Armand Thierry y font leur marché. Au printemps dernier, Bethe1.com a levé 1,2 million d'euros auprès de plusieurs fonds américains, de Mitsubishi et de isource, un fonds communs à l'INRIA, AXA et la CDC. Une nouvelle levée d'argent est imminente. Bethe1.com veut atteindre la rentabilité en fin d'année, et un chiffre d'affaires trimestriel d'au moins 2,5 millions d'euros fin 2003.
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