Alors que son dépeçage a commencé hier (lire ci-contre), les administrateur judiciaires ont révélé les erreurs comptables commises par l'opérateur en faillite KPNQwest dans ses comptes 2001. Déjà, l'exercice n'avait pas été très bon. Mais les révélations faites ce mardi font valoir des pertes plus importantes que prévu. Au lieu d'un déficit de 266 millions d'euros, la perte est en fait de 375 millions d'euros. Ce chiffre final était en fait inscrit dans le rapport annuel du groupe. Mais les responsables de KPNQwest n'avaient pas publié ce document, le groupe ayant été entre temps acculé à la faillite. "Une perte nette de 375 millions d'euros, voilà ce que je me souviens avoir lu dans le compte de résultat 2001", a déclaré à Reuters l'administrateur néerlandais Van Apeldoorn, tout en refusant de commenter le différentiel pour l'instant.L'ampleur de la perte pourrait confirmer les doutes sur la véracité des comptes qui pèsent sur KPNQwest. Alors que l'ancien PDG Jack McMaster avait maintenu les chiffres publiés en début d'année (lire ci-contre) lors de la mise sous administration judiciaire du groupe, les analystes avaient été surpris par la vitesse à laquelle l'opérateur avait été emporté par la faillite. Quelques semaines avant la chute, McMaster assurait encore que l'opérateur disposait d'assez d'argent pour survivre.Ces révélations devraient renforcer les actions menées par les banques créditrices de 220 millions d'euros auprès de KPNQwest. Deutsche Bank et ABN Amro ont déjà fait savoir qu'elles réclameraient une enquête sur les comptes et sur les relations entre l'opérateur néerlandais et ses deux maisons mères, KPN et Qwest.En tout cas, cette révision à la baisse des résultats ne fait que confirmer les craintes des opérateurs candidats à la reprise. Beaucoup ont abandonné en raison de la structure actionnariale complexe, mais aussi du montant des impayés. Premier d'entre eux: l'américain AT&T initialement intéressé par une reprise globale de l'opérateur de fibre optique et qui a finalement jeté l'éponge.KPNQwest est actuellement en phase de démantèlement. Lundi, le scandinave Telia a repris un morceau du réseau dans le nord de la France. Il s'apprête à mettre la main sur la partie sud reliant la France à l'Italie. Le reste du réseau doit être vendu petit à petit.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:40

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