Le Crédit Agricole mise sur Cario.fr pour attirer de nouveaux clients

Sur Internet, il existe encore des initiatives allant à contre courant des tendances actuelles. Cario.fr, la nouvelle offre Internet du Crédit Agricole, en fait partie. Alors que le marché des fournisseurs d'accès Internet s'est consolidé à grands coups de rachats et de dépôts de bilan, que les portails de services n'ont pour la plupart pas survécu, la Banque verte inonde actuellement les ondes de spots publicitaires vantant ses nouvelles offres d'accès Internet et ses 45 portails régionaux, regroupés sous la bannière Cario.fr.Premier objectif avoué de l'initiative : le développement de la banque à distance. "Pour une banque, c'est un gisement de productivité", assure Pascal Acquaviva, le président de Cario.fr, société juridiquement séparée du Crédit Agricole. En effet, comme tous les établissements financiers, le Crédit Agricole a développé une gamme de services à distance, accessibles par téléphone, Minitel, Internet, par la télévision interactive et le SMS (ces deux dernières offres étant pour l'instant marginales). Or, de plus en plus, les clients du CA s'orientent vers Internet, une tendance que la banque veut maintenant accélérer.Mais le Crédit Agricole attend plus de Cario. Il veut que cette nouvelle offre ambitieuse fidélise son portefeuille de clientèle et soit un nouveau canal de recrutement. Pour cela, il mise sur ses 45 portails régionaux d'information (regroupant de l'information nationale en partenariat avec TF1 ou Sport.24, et des nouvelles locales), combinés à une offre d'information financière à destination du grand public particulièrement soignée. Mais surtout, le Crédit Agricole veut à son tour jouer la carte de l'accès Internet, persuadé que c'est le meilleur moyen de créer et de poursuivre une relation suivie avec clients et prospects. Sauf que la stratégie n'est pas nouvelle : d'autres s'y sont déjà essayé et notamment certains de ses concurrents comme la Société Générale avec Voonoo (voir ci-contre), ou les Banques populaires avec guideo.fr, mais aussi certains sites de médias (M6 avec M6Net, et TF1 qui a finalement abandonné le projet). L'expérience, ils l'ont tous tentée il y a deux ans sur la base du même type de raisonnement, sans connaître le succès espéré.Mais la donne n'est pas la même aujourd'hui, rétorque le patron du site. L'offre d'accès Internet est commercialisée par le réseau des caisses régionales de la Banque et Cario.fr mise également beaucoup sur ses portails locaux. Enfin, les enjeux financiers ne sont plus les mêmes qu'auparavant dans la mesure où Cario.fr n'est qu'un opérateur virtuel, se contentant d'acheter aux opérateurs de la capacité qu'il revendra à ses clients, modulant ainsi l'offre en fonction de la demande.C'est pourquoi les patrons de Cario.fr, où seront investis "quelques dizaines de millions d'euros en cinq ans" se veulent ambitieux. Persuadés que l'ensemble de l'offre sera rentable à terme grâce aux revenus en provenance des abonnements et de la publicité, ils visent entre 200 et 300.000 abonnés en fin d'année et plus d'un million d'ici 5 ans, se plaçant parmi les 5 premiers du marché. Fin 2001, Wanadoo comptait 6 millions d'abonnés actifs, AOL France et Tiscali, plus de 1,1 million chacun, et Club-Internet 778.000.
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