KPNQwest admet être au bord de la cessation de paiement

La descente aux enfers se poursuit pour KPNQwest, selon un itinéraire hélas déjà parcouru par plusieurs acteurs du monde des télécoms avant une issue fatale. La situation financière de l'opérateur créé par le néerlandais KPN et l'américain Qwest n'en finit pas de se dégrader, au point que le groupe a dû une nouvelle fois tirer la sonnette d'alarme. Trois semaines après avoir revu à la baisse de 20% ses prévisions de chiffre d'affaires et de résultats pour 2002, KPNQwest est aujourd'hui contraint de reconnaître qu'en l'état actuel, sa situation financière ne lui permettra pas de faire face à ses obligations jusqu'à la fin de l'année. En conséquence, la société a mandaté les banques d'affaires Bear, Stearns & Co et Bank of America "pour étudier les moyens alternatifs de recapitaliser son bilan". Depuis le 24 avril et une première évocation de ses besoins en argent frais, explique KPNQwest, le groupe a subi "une nouvelle détérioration de sa situation de trésorerie". Et "dans les circonstances actuelles, sans soutien financier supplémentaire de ses actionnaires, d'acheteurs stratégiques ou d'investisseurs tiers, KPNQwest est incapable d'obtenir des fonds supplémentaires des facilités de crédit existantes pour faire face à ses besoins de financement sur l'ensemble de 2002", conclut-il. Logiquement, l'opérateur, qui exploite un réseau de 25.000 kilomètres de fibre optique reliant 60 villes de 18 pays européens, admet que ses actions et obligations pourraient voir leur valeur réduite à zéro. D'ores et déjà, Qwest, principal actionnaire avec 47% du capital et lui-même en pleine restructuration, a précisé qu'il n'avait aucune obligation de refinancer sa filiale. L'Américain "ne réalisera aucun investissement supplémentaire dans KPNQwest à moins qu'il ne fasse sens pour les actionnaires de Qwest", souligne-t-il dans un communiqué.A la Bourse d'Amsterdam, ces annonces ont évidemment provoqué un nouvel effondrement de l'action KPNQwest : en début d'après-midi, le titre chutait de 57,58% à 0,42 euro. L'action a perdu plus de 95% de sa valeur depuis le début de l'année. Quant à ses obligations, elles ne font plus l'objet d'aucun échange, faute d'acheteur.
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