Celuga, nouvel acteur sur le marché des services Web pour les PME

Malgré un nom qui fait penser au caviar, Celuga n'a rien à voir avec le secteur du luxe. La société, créée début 2000, vise au contraire à proposer une offre complète de services Web (édition de sites, intégration et hébergement) accessible y compris aux PME. Pour y parvenir, elle a développé une architecture constituant un coeur technologique pouvant servir de base commune à la plupart de ses solutions. "Quand nous arrivons sur un projet, 80% du développement est généralement déjà réalisé, explique Emmanuel Tachet, co-fondateur et PDG. Et le coeur technologique s'enrichit au fur et à mesure des développements spécifiques". Cette mutualisation génère des gains de temps et des économies d'échelle que Celuga répercute à ses clients : une PME, cible prioritaire de l'entreprise, peut ainsi ouvrir et exploiter son propre site pour un investissement de départ inférieur à 4.000 euros et 150 euros mensuels de frais de maintenance et d'hébergement. Les clients peuvent en outre gérer eux-mêmes, à distance, la mise à jour de leur site. Mais la mutualisation ne se limite pas au développement : Celuga a également rationalisé ses efforts commerciaux, afin d'accélérer son développement. Pour y parvenir, elle a d'abord misé sur son partenariat avec le Crédit Agricole - un client historique devenu actionnaire - qui a accepté d'assurer la sélection de prospects et de jouer le rôle de prescripteur. Avec des résultats à la clé : une opération ciblée sur les petits producteurs de champagne a généré 450 rendez-vous et 150 contrats en quelques semaines au printemps dernier ! Par la suite, "un partenariat avec le Crédit Agricole Nord Est nous a ouvert le marché des agences immobilières, puis celui des mairies. Et l'on s'aperçoit que, généralement, le fil se déroule tout seul", commente Emmanuel Tachet. Aujourd'hui, Celuga pousse donc plus loin cette logique de prescription en travaillant avec des fédérations professionnelles (la meunerie française, les huissiers de France, l'interprofessionnelle des vins du Val-de-Loire...). Si les PME représentent encore près de 90% du portefeuille de clientèle de Celuga, ses dirigeants visent désormais à conquérir les grands comptes. Outre le Crédit Agricole, la société a déjà décroché des contrats chez Midas, Bosch ou encore Isis, mais n'entend pas en rester là. "Nous voulons continuer notre industrialisation via des prescripteurs, tout en faisant bénéficier les grands comptes de notre expertise métier", résume le PDG.Pour financer sa croissance, Celuga a levé 1,2 million d'euros (8 millions de francs) en deux tours de table, auprès de proches des fondateurs, des salariés et de Cofinep, société de capital-investissement filiale du Crédit Agricole, qui détient un tiers du capital. Rentable dès le mois de mai de l'an dernier, la société est ensuite repassée dans le rouge, en raison des investissements humains et techniques. Le chiffre d'affaires, lui, a atteint 0,6 million d'euros l'an dernier, mais devrait, espère Emmanuel Tachet, dépasser nettement deux millions d'euros cette année. "Le marché explose, assure le PDG. Quant à la concurrence, même si le ménage a commencé, elle reste atomisée : nous ne voyons pratiquement pas nos concurrents".Marc Angrand
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