Philips restructure encore sa division semi-conducteurs

L'heure reste à l'austérité pour la division semi-conducteurs de Philips. Le groupe néerlandais, troisième producteur européen de puces derrière Infineon et STMicroelectronics, continue de réduire ses dépenses avec une priorité : abaisser le seuil de rentabilité de la division. A l'occasion de la réunion annuelle des analystes sur la santé et les perspectives de sa branche semi-conducteurs, Philips a ainsi confirmé qu'il entendait encore "aligner les capacités de production sur la demande du marché". Or force est de constater que celui-ci "reste faible" : les ventes de puces au troisième trimestre afficheront un recul de 4 à 6% sur celles du deuxième trimestre en dollars, soit de 13 à 15% en euros. Les ventes pourraient ainsi tomber sous 950 millions d'euros, contre 1,108 milliard sur la période avril-juin. La déception est grande, puisqu'en juillet Philips tablait encore sur un recul inférieur à 5%, voire sur la stabilité des ventes. Le quatrième trimestre pourrait cependant enregistrer un rebond de 7 à 12%.La poursuite des restructurations s'impose donc. D'autant que le taux d'utilisation de ses chaînes est production de puces, encore supérieur à 50% au deuxième trimestre, a perdu quelques points au troisième, précise Scott McGregor, le directeur général de la division. Or Philips avait expliqué en début d'année que la rentabilité de ses activités nécessitait un taux d'utilisation des capacités de 60%. Les résultats des six prochains mois devraient donc être grevés par une charge de restructuration de 200 à 225 millions d'euros. En revanche, Philips confirme la division par deux de ses investissements dans la branche cette année : ils ne dépasseront pas 450 millions d'euros, contre 981 millions l'an dernier. Quant au budget de recherche et développement, il ne dépassera pas 1,15 milliard d'euros, contre 1,26 milliard en 2001.L'objectif à long terme de Philips Semiconductor est évidemment le retour à une "croissance rentable", qui doit lui permettre d'accéder au club des cinq premiers producteurs mondiaux de puces, alors qu'il occupe aujourd'hui la dixième place du classement. Ce qui passe, explique ses dirigeants, par des partenariats plus étroits avec les clients sur les segments privilégiés par le groupe, à savoir l'électronique grand public et les télécommunications. Philips compte notamment sur le boom des écrans plats, des enregistreurs de DVD - un segment qui croîtra cette année de 119%, annonce-t-il - mais aussi sur le marché mobile. En Bourse, ces annonces inquiètent néanmoins les investisseurs : l'action Philips a chuté de 11,27% à Amsterdam, pour clôturer à 17,40 euros. A Paris, le titre a reculé de 11,42% à 17,69 euros. Il avait, il est vrai, bondi de 12,38% mercredi.
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