UBS "limite les expériences négatives"

Alors que la plupart des banques commencent à ressentir les effets du ralentissement économique et de la crise des marchés boursiers, UBS, la première banque suisse, a pour l'instant bien amorti le choc. L'Union de banques suisses a limité à 4% la baisse de son bénéfice net au deuxième trimestre, à 1,331 milliards de francs suisses (910 millions d'euros). C'est 2% de moins seulement qu'au premier trimestre, mais c'est nettement mieux que ce que prévoyaient les analystes (1,086 milliard de francs suisses selon le consensus Reuters). Sur l'ensemble du premier semestre, le recul du résultat atteint néanmoins 9,2%, à 2,694 milliards de francs suisses (1,842 milliard d'euros). Marcel Ospel et Peter Wuffli, les deux patrons d'UBS, expliquent ce recul par "la forte incertitude qui a pesé sur les perspectives de croissance de l'économie mondiale", par la "correction sensible" des marchés actions et par le fait que "la confiance des investisseurs a été mise à rude épreuve par une succession d'événements négatifs", comprendre la multiplication des scandales financiers à Wall Street et en Europe. Le produit d'exploitation du deuxième trimestre, à 9,008 milliards de francs suisses, baisse ainsi de 9% sur un an et de 6% par rapport au premier trimestre. Une baisse d'activité compensée par une excellente maîtrise des coûts : les charges d'exploitation ont diminué exactement dans les mêmes proportions, tandis que les charges de personel ont reculé de 10% en un an. En outre, les pertes sur crédit ont été limitées à 37 millions de francs suisses au deuxième trimestre, contre 76 millions sur la même période l'an dernier, preuve qu'UBS reste moins exposée que certains de ses grands concurrents européens et américains. Le montant des crédits à risque recule d'ailleurs de 9%, à 12,6 milliards. Le montant total des actifs investis, lui, affiche une baisse de 10% sur un an à 2.198 milliards de francs suisses, conséquence de la baisse des marchés actions et de celle du dollar face au franc suisse. UBS Warburg, qui reste la première division du groupe avec un produit d'exploitation de 3,326 milliards de francs suisses, affiche un résultat net avant impôts de 419 millions, en baisse de 37% sur un an. Principalement en raison de la dégradation des comptes d'UBS Capital, qui affiche une perte avant impôts de 519 millions. "Ce gonflement reflète les rudes conditions économiques auxquelles sont soumises les sociétés au sein du portefeuille et illustre l'environnement étroit pour des désinvestissements", explique UBS. Autre filiale dans le rouge : l'activité de banque privée aux Etats-Unis, UBS PaineWebber, qui termine le trimestre sur une perte avant impôts de 137 millions de francs suisses, principalement liée à l'amortissement des survaleurs. PaineWebber, rachetée fin 2000 pour 16,5 milliards de dollars, continue la réduction de ses coûts : les charges d'exploitation ont diminué de 12% entre le premier et le deuxième trimestre, un recul favorisé, il est vrai, par la baisse du dollar. Malgré la bonne résistance du groupe à la conjoncture défavorable, UBS n'accomplira pas de miracle : "nos résultats de 2002 ne devraient pas atteindre ceux de 2001", avertissent Marcel Ospel et Peter Wuffli. L'an dernier, le groupe avait gagné 4,973 milliards de francs suisses, un chiffre déjà en recul de 36% par rapport à 2000.A la Bourse de Zurich, ces résultats ont été bien accueillis : l'action UBS a gagné 3,29% mardi pour clôturer à 67,45 francs suisses, ramenant ainsi à 17,4% son recul depuis le début de l'année.
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