Epcos renoue avec les bénéfices mais reste prudent

Même si la reprise se fait attendre, les restructurations paient pour Epcos. Le fabricant allemand de composants passifs, ex-filiale commune de Siemens et Matsushita, n'a pas encore renoué avec la croissance du chiffre d'affaires, mais ses comptes sont sortis du rouge et le carnet de commandes recommence à grossir. Pour le premier trimestre de l'exercice 2001-2002, le groupe de Munich affiche un bénéfice net de 4 millions d'euros (0,06 euro par action), contre 89 millions sur la même période il y a un an. L'Ebit (résultat avant impôts et intérêts), quant à lui, atteint 6 millions d'euros, marquant une nette amélioration par rapport à la perte d'Ebit de 52 millions du trimestre précédent. "L'offensive de réduction des coûts mord", résume le groupe : en novembre, Epcos a mis en place un nouveau plan de restructuration qui implique la délocalisation de certaines lignes de production dans des pays à bas coûts salariaux et la suppression d'un millier de postes en Europe cette année, dont 800 en Allemagne. Au total, le groupe a réduit ses effectifs de 10% ces derniers mois, pour les ramener à 13.000 personnes. Le plan d'économies - qui porte sur 200 millions d'euros - entre en application dans un contexte de ralentissement des ventes : le chiffre d'affaires a reculé de 12% en trois mois, tombant à 318 millions d'euros sur la période octobre-décembre. "Les causes principales sont l'érosion des prix et la déprime persistante du marché en Europe, où Epcos réalise les deux tiers de ses ventes", explique-t-il. Par débouchés, l'industrie et l'automobile ont accusé de nets reculs au quatrième trimestre 2001, tandis que les ventes à l'électronique grand public et aux télécoms sont restées stables. Signe encourageant pour les prochains mois : les carnets de commandes continuent de se remplir. Après la hausse de 37% enregistrée au quatrième trimestre 2000-2001 (juillet-septembre), les nouvelles commandes ont progressé de 31% sur les trois derniers mois, à 275 millions d'euros. Mais Epcos est loin de crier victoire : le deuxième trimestre de l'année fiscale en cours sera "aussi difficile que le précédent", explique-t-il, et pour les mêmes raisons, à savoir les surcapacités de production accumulées par le secteur et les pressions persistantes sur les prix qui y sont liées. Pour la suite, "les nombreux nouveaux produits dont le lancement est prévu pour les prochains mois, notamment des téléphones mobiles, nous rendent confiants pour le second semestre", explique dans un communiqué Gerhard Pegam, le PDG du groupe, qui fait état de "signaux positifs" dans l'électronique grand public et prévoit d'afficher une croissance nettement supérieure à celle du marché dans l'automobile. Ces différents éléments devraient permettre une reprise de la croissance des ventes à partir du troisième trimestre.A la Bourse de Francfort, l'action Epcos gagnait 0,66% en fin de journée à 45,80 euros.latribune.f
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