Pas de miracle en vue pour Kirch Media

Ce n'est pas encore officiel, mais tout porte à croire que le groupe de médias allemand Kirch Media va déposer son bilan de façon imminente. Les négociations entre créanciers, banquiers et actionnaires sur le sauvetage du groupe ont en effet échoué, selon des sources proches du dossier citées vendredi après-midi par Reuters.Le seul point encore obscur, selon ces mêmes sources, serait la date exacte du dépôt de bilan, aucune demande d'ouverture de procédure n'ayant été déposée vendredi à la fermeture des bureaux. Mais celle-ci pourrait intervenir en tout début de semaine prochaine, alors que le groupe doit s'acquitter d'un remboursement de 460 millions d'euros.C'est en effet sur un premier plan de sauvetage du groupe endetté à hauteur de 6,5 milliards d'euros que les différentes parties ne sont pas parvenues à se mettre d'accord. Le plan d'urgence prévoyait un prêt de la part des banques compris entre 150 et 200 millions d'euros. Mais les banques exigeaient que les actionnaires minoritaires participent au prêt, une condition que ces derniers ont refusé. Actuellement, les actionnaires ne parviendraient même plus à se mettre d'accord entre eux. Selon certains analystes, Rupert Murdoch s'efforcerait en fait de bloquer les négociations pour contraindre Kirch au dépôt de bilan et reprendre ensuite certaines parts du gâteau à moindre prix.Parallèlement, le directeur financier de la holding, Brian McCamman Cook, va être prochainement licencié pour être parti en vacances en Floride au beau milieu de la crise du groupe. Autre reproche fait à McCamman Cook: il aurait "omis" d'inscrire au bilan des prêts d'une valeur de 50 millions d'euros. Toujours est-il que les déboires de Kirch vont bouleverser le paysage audiovisuel allemand, dominé par deux intervenants: 85% des recettes publicitaires télévisuelles du pays rentrent dans les caisses du groupe et dans celles de son concurrent RTL Group (Bertelsmann).Le marché du sport devrait également être touché, la plupart des clubs de football comptant actuellement pour vivre sur les droits de retransmission télévisée des rencontres du Championnat national (Bundesliga), versés par le groupe. D'autant que l'Etat allemand ne semble plus disposé à accorder des garanties financières aux clubs en cas de faillite de Kirch, comme l'avait laissé entendre jeudi un secrétaire d'Etat allemand à l'Economie. Au niveau politique enfin, les déboires du magnat des médias Leo Kirch risquent de provoquer bien des remous, à moins de six mois des élections législatives.
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