DiBcom conçoit des puces pour les futurs usages mobiles de la TNT

Les fondateurs de DiBcom - quatre ingénieurs qui se sont rencontrés chez Sagem - n'en sont pas à leur coup d'essai : ils ont participé, il y a une huitaine d'années, à la conception des premiers composants dédiés à la réception des signaux de télévision numérique. Passés ensuite chez l'américain Atmel, ils ont travaillé au développement des composants pour le câble, équipant notamment les 500.000 premiers décodeurs du groupe Kirch, alors solvable. En 2000, dans l'effervescence du mouvement des start-up, Yannick Lévy, Khaled Maalej, Amaury Demol et Emmanuel Hamman créent donc DiBcom avec une stratégie déjà clairement définie : se concentrer sur le marché du numérique terrestre. A l'époque, cette technologie nouvelle est pourtant encore loin de faire la une des médias. Mais ses applications et ses déclinaisons sont déjà à l'étude. "Le principal intérêt du numérique terrestre est de pouvoir être reçu partout, y compris sur un terminal mobile", explique Yannick Lévy. "La télévision hertzienne, on ne la regarde que dans son salon, un peu moins dans les autres pièces de la maison, quasiment pas dans sa voiture. Tout ce qui est hertzien est encore un peu préhistorique en matière de mobilité et de portabilité". Plus "résistant" aux phénomènes de réflexion des ondes, le signal numérique terrestre assure au contraire une bonne réception en situation de mobilité. Après deux ans de travail, les ingénieurs de DiBcom ont donc mis au point un composant, actuellement en phase de test, qui assure une réception optimale du signal numérique terrestre et permet une déclinaison à faible coût et faible consommation adaptée au marché des récepteurs et décodeurs portables ou mobiles. Conscients d'être en avance sur le marché, les fondateurs de DiBcom soulignent qu'il faut "démontrer que c'est possible pour susciter l'offre". Mais dans un premier temps, leur cible sera constituée des grands fabricants de décodeurs "fixes" - les Sagem, Philips et autre TMM - ou les spécialistes moins renommés que sont NetGem ou Pace Micro. "Au Royaume-Uni, une quinzaine de marques fabriquent des téléviseurs avec décodeur numérique intégré, souligne Yannick Lévy. Et en France, il se vend 4,5 millions de télés par an, sur un marché mondial de 200 millions d'unités". Mais la mobilité reste en ligne de mire. Car DiBcom vise surtout les usages du numérique terrestre au-delà de la télé de salon : la deuxième télé, le PDA, le 'smartphone' ou la voiture. "Le DVD embarqué est déjà en train de se démocratiser, note Yannick Lévy. Il va devenir, comme l'ABS ou la climatisation, un élément de différenciation des modèles ou des versions. Pour ce qui est de la télévision en voiture, l'analogique marché très mal, tandis que le numérique est déjà au centre de beaucoup de projets". Autre champ d'investigation : le PC de bureau et le PC portable, utilisables comme récepteur en branchant simplement un module de réception sur une prise USB, puisque le processeur Pentium assure le décodage du signal Mpeg. Après avoir reçu 2,5 millions d'euros début 2001, DiBcom vient de boucler une seconde levée de fonds de trois millions supplémentaires, destinée à financer la première phase de commercialisation, qui consistera à présenter la solution technologique maison aux clients potentiels, ceux-ci devant lancer l'an prochain la production des premiers produits dédiés à la TNT. "Le marché sera déjà relativement mûr en 2004", prévoit Yannick Lévy. "Et dans un marché comme celui-là, il y a relativement peu de composants qui survivent".
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