Bruxelles donne le feu vert à l'éclatement de Blu

Le bras-de-fer engagé il y a plusieurs mois entre la Commission de Bruxelles et le gouvernement italien a finalement tourné à l'avantage de ce dernier : les services de Mario Monti, le commissaire européen à la concurrence, ont donné lundi soir leur accord conditionnel à un partage des actifs de Blu, le quatrième opérateur mobile de la Péninsule.Bruxelles avait pourtant tout fait pour éviter cette issue. Jugeant nécessaire le maintien d'un quatrième acteur sur le marché italien. Alors qu'Edizione Holding, propriété de la famille Benetton, cherchait depuis plus d'un an un repreneur pour sa participation de 41%, dans Blu, la Commission lui avait demandé fin mai de "continuer à explorer en bonne foi toutes les possibilités de cession alternatives". Edizione Holding, faute de repreneur sérieux pour la totalité de ses parts, avait répondu en proposant une cession par appartements du groupe, un partage de fait entre les autres grands acteurs du marché italien des télécoms.Une solution à laquelle Bruxelles se résoud donc aujourd'hui. Sous conditions cependant : la Commission dit s'être assurée que "le ministère des Communications et les opérateurs de téléphonie mobile [italiens, ndlr] prennent" des engagements pour, notamment, "favoriser le développement des services UMTS" et "empêcher un éventuel renforcement de la position dominante détenue par TIM sur le marché italien des communications mobiles". La filiale mobile de Telecom Italia devra ainsi assurer l'accès de ses concurrents aux sites de Blu qu'elle reprendra, à des prix de marché.Les actifs de Blu seront donc très éclatés : les sites et les salariés de l'opérateur seront partagés entre tous les autres opérateurs : TIM, Wind (filiale commune à France Télécom et Enel), Vodafone-Omnitel et H3G, le dernier entrant, titulaire d'une licence UMTS. La marque et les quelque 1,9 millions de clients seront cédés à Wind, tandis que TIM héritera du capital et des dettes, qui lui permettront de bénéficier d'avantages fiscaux. Mais surtout, les fréquences dont dispose Blu devront être réattribuées par les autorités italiennes aux opérateurs existants "dans une mesure égale", précise la Commission, et uniquement pour l'acheminement de services GSM. Pour Bruxelles, il n'est donc pas question que la chute de Blu, qui avait pris 4% du marché mobile italien, vienne perturber un peu plus les débuts déjà difficiles de l'UMTS.
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