Qwest souffre encore de ses surcapacités

La reprise n'est pas encore à l'horizon pour Qwest : l'opérateur américain, présent sur le marché de la téléphonie locale dans quatorze Etats et propriétaire d'un réseau haut débit transcontinental, continue de souffrir du ralentissement de l'économie américaine, qui met cruellement en valeur les surcapacités accumulées par son réseau. Malgré la croissance de ses activités DSL, mobiles et Internet, le groupe de Denver accuse ainsi une baisse de 6% de son chiffre d'affaires sur un an, à 4,7 milliards de dollars pour le dernier trimestre 2001. Un recul "dû pour l'essentiel à la baisse des ventes de capacités optiques et de certains équipements Internet". Pour l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires s'affiche en maigre hausse de 4%, à 19,74 milliards de dollars, soit légèrement en dessous des 19,8 milliards évoqués en décembre. Et le ralentissement n'est pas terminé : le président du groupe, Joseph Nacchio, prévoit que le chiffre d'affaires 2002 se situera dans le bas de la fourchette des estimations avancées jusqu'à présent, soit plus proche de 19,4 milliards que de 19,8. Le recul de l'activité en fin d'année a logiquement contribué à creuser les pertes de Qwest : elles atteignent 516 millions de dollars sur le quatrième trimestre, soit 31 cents par action, contre 116 millions de dollars (7 cents par titre) sur la même période de 2000. L'Ebitda (équivalent de l'excédent brut d'exploitation) annuel atteint tout juste 7,4 miliards de dollars, soit 3 millions de plus seulement qu'en 2000. Les charges exceptionnelles pour restructuration ont atteint 367 millions sur le quatrième trimestre, reflétant le durcissement du plan de réorganisation du groupe, qui a porté ses réductions d'effectifs de 4 à 11.000 postes le mois dernier (lire article ci-contre). Et la réduction des dépenses demeure d'actualité : l'opérateur, présent dans le nord et le centre-ouest des Etats-Unis, revoit une nouvelle fois en baisse ses prévisions d'investissements pour 2002 : ils devraient se situer entre 4 et 4,2 milliards de dollars, au lieu des 4,2 à 4,3 milliards évoqués précédemment. Sur les trois derniers mois de 2001, les dépenses d'investissement n'avaient pas dépassé 752 millions de dollars, un tiers à peine de celles du quatrième trimestre 2000. Le directeur financier Robin Szeliga entend parallèlement réduire la dette du groupe de 1,5 ou 2 milliards de dollars, ce qui pourrait conduire Qwest à céder des actifs.Ces mesures d'économie risquent fort de ralentir la stratégie de croissance et de diversification des sources de revenus de Qwest. Une stratégie qui se reflète pourtant dans les résultats commerciaux 2001 : le nombre de clients DSL a ainsi progressé de 74% sur l'année, pour atteindre 448.000, tandis que le chiffre d'affaires réalisé dans la téléphonie mobile a atteint 211 millions de dollars au quatrième trimestre, en hausse de 42% sur un an. A la mi-journée mardi à Wall Street, l'action Qwest cédait 5,75% à 11,64 dollars. latribune.f
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