Elektrim reste une épine dans le pied de Vivendi

Peu glorieuse, l'aventure polonaise de Vivendi Universal (VU) s'enlise progressivement et risque de finir par coûter plus cher encore que prévu au groupe français. En s'alliant à Elektrim, VU avait initialement l'intention de prendre pied en Europe centrale, un marché au potentiel de croissance encore important. Mais Elektrim est aujourd'hui au bord de la faillite, comme l'a annoncé lundi soir son président, Maciej Radziwill. Ce dernier n'exclut pas un dépôt de bilan si les créanciers du groupe refusent une nouvelle restructuration de la dette. Une hypothèse déjà évoquée, il est vrai, fin 2001, lorsqu'Elektrim s'était retrouvé incapable de rembourser une échéance de 500 millions d'euros, mais qui avait été évitée grâce à la bonne volonté des créanciers.En cas de faillite d'Elektrim, Vivendi se retrouverait seul actionnaire viable d'Elektrim Telekomnikacja (ET), filiale propriétaire de 51% de PTC, le premier opérateur mobile polonais, les 49% restant appartenant à Deutsche Telekom. Le groupe français ne peut que voir d'un mauvais oeil cette nouvelle complication dans un dossier dont il essaie de se sortir depuis plusieurs mois. En mars, on croyait l'affaire entendue après la signature, avec un groupe d'investisseurs emmené par Citigroup, d'une lettre d'intention pour la cession des 49% détenus par VU dans ET. Mais l'intention n'a pas été suivie d'action, alors même que cette vente était censée ramener 450 à 600 millions d'euros dans les caisses du groupe, soit un tiers seulement de sa valeur d'acquisition.Le rapport d'expert récemment établi pour les représentants des salariés citait d'ailleurs Elektrim en exemple pour épingler l'équipe Messier, lui reprochant des promesses non tenues en matière de cessions d'actifs. "Fin mai, un désengagement d'Elektrim devait intervenir dans le reste de l'année (pour moitié), l'autre moitié au-delà d'avril 2003. Cette opération n'est pas reprise dans les projections établies fin juillet", soulignait le rapport (lire ci-contre). La "finalisation" de la cession risque aujourd'hui d'être remise en cause par une faillite d'Elektrim, ou le prix revu à la baisse.En Bourse, l'action Vivendi reculait en clôture de 6,61% à 11,86 euros, tirée à la baisse par l'exclusion du groupe de l'indice européen Stoxx 50.
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