Hynix se résoud au démantèlement

Huit jours après avoir rejeté le projet de reprise de son activité de mémoires DRAM présenté par l'Américain Micron Technology, le conseil d'administration du groupe sud-coréen Hynix a finalement voté en faveur du plan de restructuration élaboré par ses créanciers, qui devrait logiquement aboutir à la vente d'actifs importants du groupe. Le n°3 mondial des mémoires DRAM ne disposait pas d'alternative réellement : croulant sous une dette dépassant six milliards de dollars, le groupe doit trouver rapidement de l'argent frais pour honorer ses engagements financiers. Il agit donc sous la pression de ses banques créancières, qui disposent d'une arme susceptible de devenir fatale : après les divers plans de renflouement mis en place l'an dernier, les banques peuvent monter à 75% environ du capital d'Hynix en convertissant en actions les obligations en leur possession. Une action de la dernière chance qui aboutirait sans doute à une liquidation du groupe après une vente par appartements. Le gouvernement de Séoul, qui suit le dossier de près depuis plus d'un an maintenant, avait lui-même brandi ces derniers jours la menace de la faillite. Désormais, un conseiller indépendant doit être désigné pour élaborer un plan détaillé de restrucuration des actifs. Mais l'hypothèse la plus probable est celle d'une vente des activités de puces sans mémoires (destinées aux téléphones portables, notamment) et de cristaux liquides destinés aux écrans plats, Hynix ne conservant que l'activité de DRAM, qui a généré l'an dernier 70% de son chiffre d'affaires. Les administrateurs comptent sur la remontée des cours des mémoires depuis six mois pour assurer le retour à la rentabilité de la division DRAM, même si le rejet de l'accord avec Micron, qui éloigne la perspective d'une réduction des surcapacités, a fait rebaisser ces cours ces derniers jours. L'an dernier, la chute des cours des mémoires - plus de 80% sur les dix premiers mois de l'année - avait fait plonger les comptes d'Hynix dans le rouge, le groupe affichant au final une perte de 3,9 milliards de dollars.
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