Le marché mobile chinois, eldorado en trompe-l'oeil ?

Au vu de la vitesse de progression de la téléphonie mobile en Chine ces dernières années, les opérateurs télécoms en prise avec le ralentissement économique et la saturation du marché en Occident pensaient y avoir trouvé un nouvel eldorado. Mais les chiffres publiés aujourd'hui par le ministère chinois de l'Industrie de l'information devraient les faire déchanter: en effet, la croissance du nombre d'abonnés devrait fortement ralentir. Fin 2001, la Chine comptait 114,8 millions de possesseurs de téléphones portables, soit un taux de pénétration de 11,2%, selon le ministère de l'Industrie de l'information. Fin 2000, le taux de pénétration était de 6,7%. En 2001, la Chine est donc devenue le premier parc mondial pour la téléphonie mobile devant les Etats-Unis. Sur l'ensemble de l'année, le nombre d'abonnés a enregistré une croissance fulgurante de 70%, qui n'a cependant pas été linéaire : alors que, jusqu'en juin, le nombre d'abonnés augmentait de 5,4% par mois, la progression est tombée à 2,9% en novembre. A l'horizon 2005, le ministère chinois table désormais sur 260 millions d'abonnés, soit une croissance moyenne annuelle de 15,8% ces quatre prochaines années. Un chiffre pas très élevé, au regard des performances des marchés européens. En France par exemple, un marché mature qui comptait 37 millions d'abonnés au 31 décembre, soit un taux de pénétration supérieur à 61%, le nombre d'abonnés a progressé de 22,3% en un an. Du coup, pour éviter le tassement quasi programmé de la croissance du marché chinois de la téléphonie mobile, la presse locale a suggéré mardi au gouvernement une baisse des tarifs, encore très élevés. Malgré tout, le visage du marché pourrait quand même évoluer. Afin de favoriser la concurrence, donc la baisse des prix et une meilleure qualité de service, Pékin a décidé début janvier d'octroyer deux nouvelles licences de téléphonie mobile, qui viendront s'ajouter à celles actuellement détenues par China Mobile et par China Unicom. Mais l'attribution des fréquences ne devrait pas avoir lieu avant deux ans.Conséquence du ralentissement de la croissance du parc d'abonnés, les investissements en infrastructures mobiles en Chine devraient baisser de 11% cette année, selon Merrill Lynch, contre des hausses moyennes de 45 à 50% ces trois dernières années. La banque d'affaires souligne que les principales zones géographiques, qui comprennent les grandes villes, sont déjà équipées. Ce facteur explique aussi en partie la décision de Morgan Stanley d'abaisser sa recommandation sur Nokia : l'analyste de la banque attend une baisse de 11% des ventes de l'opérateur en Chine cette année. Et l'équipementier finlandais ne sera sûrement pas le seul touché, ses concurrents, qui publient prochainement leurs résultats 2001, tirant également une partie non négligeable de leurs revenus en Chine. Cette part représentait 8% pour Alcatel en 2000, 15% pour Ericsson, 12% pour Motorola, 10% pour Nokia, 15% pour Siemens et entre 5 et 7% pour Nortel, selon Merrill Lynch.latribune.f
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