"Les opérateurs télécoms sont mal valorisés"

"La Tribune". Les valorisations actuelles des opérateurs historiques de télécommunications sont elles adéquates ?Thierry Cota. Non. A six ou sept fois la valeur d'entreprise rapportée à l'excédent brut d'exploitation estimé pour 2002 ces valorisations intègrent une hypothèse de croissance implicite de 3 % à 4 % seulement en tablant sur une marge brute d'exploitation de 30 %. Autrement dit sur une hypothèse très conservatrice. Si on tombait en deçà de six à sept fois, l'on valoriserait les opérateurs télécoms comme des industries déclinantes ou très matures. Et ce alors qu'un groupe comme France Télécom offre une assez bonne visibilité en termes de résultats sur les trois à cinq ans à venir et n'est pas encore en phase de maturité.Les opérateurs historiques vous semblent-ils tous logés à la même enseigne ? Le marché fait très peu de différence entre les opérateurs historiques alors qu'ils n'offrent pas les mêmes perspectives. Ainsi les valorisations de France Télécom et Telecom Italia sont assez proches alors que les perspectives de croissance de Télécom Italia sont, pour les années à venir, nettement inférieures à celles de France Télécom. Les valeurs de croissance elles-mêmes sont différentes. Ainsi France Télécom nous paraît moins risqué que Deutsche Telekom dans la mesure où l'essentiel de la croissance du géant allemand sera dépendante de sa filiale VoiceStream sur un marché qui offre une très faible visibilité.Une augmentation de capital de France Télécom s'impose-t-elle ?Une augmentation de capital qui apporterait de 10 à 15 milliards d'euros donnerait effectivement une marge de manoeuvre nouvelle. Mais tout dépend à quel prix. Serait-ce légitime à 10 ou 15 euros l'action, avec la dilution très importante que cela ne manquerait pas de susciter ? Sans compter qu'il faudrait que l'Etat suive alors qu'il manque d'argent. Au demeurant, crier au loup ne fait qu'aggraver la chute du cours de Bourse. Sur le fond, France Télécom a indiqué qu'il allait se refinancer à hauteur de 15 milliards d'euros l'année prochaine. Il lui faut encore pour cela assurer le refinancement de près de 5 milliards d'euros. Faute de quoi le recours à une augmentation de capital s'imposerait.
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