Philips retrouve les bénéfices plus vite que prévu

Neuf millions d'euros : le bénéfice de Philips au premier trimestre est maigre (il chute de 90% sur un an), mais sa portée symbolique est bien plus importante. Le groupe néerlandais d'électronique, qui a perdu 2,6 milliards en 2001, n'avait pas préparé les investisseurs à un redressement aussi rapide. Pour preuve, les analystes sondés par Reuters tablaient, pour les trois premiers mois de l'année, sur une perte de nette de 327 millions d'euros. Les restructurations lourdes entreprises ces derniers mois (lire ci-contre), ont semble-t-il porté leurs fruits plus vite que prévu, permettant de redresser les marges. Quant au chiffre d'affaires, il reste en retrait par rapport à l'an dernier, reculant de 7% à 7,6 millliards d'euros. La chute atteint 46% dans les composants, 29% dans les semi-conducteurs et 18% dans l'électronique grand public. Mais "les ventes des divisions Semi-conducteurs et Composants (...) ont montré une tendance à l'amélioration pendant le trimestre", souligne Philips dans un communiqué. La branche Semi-conducteurs a ainsi vu son chiffre d'affaires progresser de 7% par rapport au quatrième trimestre 2001 et le taux d'utilisation de ses installations est remontée à 50%. Le redressement est particulièrement sensible dans les produits analogiques et les puces destinées aux écrans. "La demande des marchés finaux semble remonter mais nous restons prudents sur les perspectives pour l'ensemble de l'année", précise le groupe.Les performances de l'électronique grand public sont moins convaincantes : les ventes de la division ont notamment souffert des mauvaises performances dans l'audio et du déclin des magnétoscopes, ainsi que de la nouvelle stratégie adoptée dans les mobiles. La branche reste en outre déficitaire aux Etats-Unis. La branche Systèmes médicaux, en revanche, se distingue : les acquisitions réalisées l'an dernier (auprès d'Agilent et de Marconi principalement) lui ont permis de doubler son chiffre d'affaires, à 1,66 milliard d'euros.Pour Gerard Kleisterlee, qui s'apprête à fêter le premier anniversaire de son arrivée à la tête du groupe, "il semble que la pire crise de l'histoire récente des affaires soit désormais derrière nous et que nous commencions à à observer le début d'un nouveau redressement de l'activité". Un optimisme prudent renforcé par le fait que "nos programmes de réductions des coûts commencent à payer et devraient s'accélérer dans la deuxième moitié de l'année". Le PDG réaffirme donc son ambition de terminer l'année dans le vert, sans préciser comment se présenteront les prochains résultats trimestriels.Les programmes de réduction des coûts ont déjà généré 130 millions d'euros d'économies en rythme annualisé. Grâce notamment aux réductions d'effectifs : le groupe a encore supprimé quelque 2.500 emplois au cours des trois premiers mois de l'année, portant à 15,2% la baisse des effectifs sur un an. Le résultat opérationnel affiche cependant une chute de 77% sur le trimestre, à 73 millions d'euros, malgré un gain exceptionnel de 58 millions. La division Semi-conducteurs a perdu à elle seule 130 millions, tandis que les Composants, qui perdaient 77 millions d'euros au premier trimestre 2001, sont revenus dans le vert.En fin de séance à la Bourse d'Amsterdam, l'action Philips gagnait 7,68% à 34,78 euros. A Paris, le titre progressait au même moment de 7,54% à 34,65 euros.
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