Reuters anticipe une nouvelle baisse de ses abonnements

Fortement dépendant de l'évolution des marchés financiers, Reuters, sans surprise, a subi une nette dégradation de ses résultats l'an dernier : le résultat avant impôts, survaleurs et éléments exceptionnels du groupe britannique d'information financière a reculé de 34%, à 304 millions de livres, un chiffre légèrement inférieur aux attentes des analystes. Le chiffre d'affaires, lui, s'inscrit en hausse de 8% sur l'année, à 3,885 milliards de livres, mais est resté stable au quatrième trimestre, subissant les conséquences de la baisse d'activité des marchés après les attentats du 11 septembre. A périmètre comparable, les ventes ont même reculé de 7% sur les trois derniers mois de l'année. Les attentats ont en effet rapidement conduit banques commerciales et banques d'affaires - le coeur de la clientèle du groupe - à mettre en place des mesures de réduction des coûts.Pour Reuters, cette situation exceptionnelle exacerbant la déprime de marchés financiers déjà affaiblis a rendu plus difficile la mise en oeuvre du plan de restructuration présenté durant l'été et renforcé à l'automne, devant aboutir à la suppression de 1.600 emplois. Ce dernier chiffre a d'ailleurs été une nouvelle fois relevé aujourd'hui, Reuters projetant de supprimer 200 emplois supplémentaires d'ici 2003. Instinet, la plate-forme de transactions électroniques créée par le groupe et dont il détient encore 83%, est elle aussi fortement touchée : même si elle a vu son bénéfice progresser de 27% au quatrième trimestre 2001, à 45,7 millions de dollars, elle est contrainte de durcir sa restructuration pour "répondre à la pression concurrentielle sur le marché du Nasdaq et améliorer notre offre globale de courtage", explique son PDG Doug Atkin. Instinet s'apprête à supprimer 10% de ses effectifs pour réduire ses charges annuelles de 60 millions de dollars. Principal moteur de la croissance du groupe en 1999 et 2000, Instinet a vu son chiffre d'affaires reculer de 10,5% au dernier trimestre 2001, à 350,3 millions de dollars. Grâce aux restructurations dans le groupe et dans ses filiales, Reuters anticipe une hausse de sa marge d'exploitation à 12% cette année (hors Instinet), contre 7% seulement l'an dernier. Et il n'entend pas s'arrêter là, promettant une nouvelle amélioration de la rentabilité d'exploitation en 2003. Pourtant, le groupe table sur une baisse de 2 à 3% du chiffre d'affaires généré par les abonnements au premier semestre 2002 et sur une baisse légèrement plus importante en fin d'année. Les ventes de solutions de courtage (22,5% du chiffre d'affaires total l'an dernier) devraient néanmoins afficher une croissance solide.A la Bourse de Londres, l'action Reuters cédait 6,5% en clôture à 553,5 pence. Le titre avait perdu environ 40% en 2001.latribune.f
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