Jazztel cède 88% de son capital à ses créanciers

Un de plus ! L'opérateur espagnol Jazztel ajoute aujourd'hui son nom à la liste des acteurs du marché des télécoms contraints à une recapitalisation humiliante pour échapper à une faillite plus humiliante encore. Le groupe madrilène, créé en 1997, a conclu avec ses créanciers obligataires un accord de principe sur une recapitalisation qui doit leur donner 88% du capital. La dette senior de Jazztel, qui atteint 676 millions d'euros, sera en effet convertie en actions et, pour 75 millions, en nouvelles obligations échangeables, qui pourraient être converties à échéance en 17,5% du capital. Les actionnaires existants, qui avaient déjà vu le cours de leurs actions chuter de 99% en deux ans (et de 73% sur les douze derniers mois) verront donc leur participation ramenée à 12%, avec la perspective de la voir encore diminuer à l'avenir. Mais la survie de la société en dépendait : en 2001, la perte nette de Jazztel a atteint 259,4 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 220,3 millions, et le coût de la dette, financée par des obligations à haut rendement, mettait en péril le développement du réseau, qui dépasse désormais 2.700 kilomètres. Selon Antonio Carro, son directeur général, l'accord de refinancement devrait permettre à l'opérateur d'économiser 93 millions d'euros d'intérêts en rythme annuel. L'assainissement de la situation financière devrait permettre surtout à Jazztel de reprendre ses tentatives d'adossement à un autre opérateur, une issue qui semble désormais inévitable. En novembre dernier (lire ci-contre), la société avait notamment reconnu l'existence de discussions avec France Télécom.Sur le Nasdaq Europe (ex-Easdaq), où il est coté depuis décembre 2000, Jazztel valait 2,23 euros en fin de journée jeudi, soit un recul de 4,79% sur la clôture de la veille.
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