L'élargissement de l'Union entériné à Copenhague

L'élargissement historique de l'Union européenne à dix nouveaux pays a été confirmé vendredi soir à Copenhague, grâce à des concessions de dernière minute arrachées par la Pologne. Dès vendredi après-midi, sept pays (Slovaquie, Slovénie, Lituanie, Lettonie, Estonie, Chypre et Malte) avaient accepté l'enveloppe prévue par les Quinze pour les trois premières années de leur adhésion, fixée au 1er mai 2004. C'est la Pologne qui continuait, pour l'essentiel, à faire de la résistance, retardant le calendrier initial du sommet, tandis que deux autres pays, la République tchèque et la Hongrie, avaient encore quelques réserves de dernière minute. Mais d'ultimes concessions ont permis d'arracher un accord en fin de journée. Pour obtenir l'accord de la Pologne, un montage financier a été élaboré, permettant à ce pays de recevoir en 2005 et 2006 un total d'un milliard d'euros d'argent liquide en renonçant en contrepartie à des fonds structurels d'un même montant. Les engagements de fonds structurels étant soumis à l'acceptation de projets concrets, la Pologne n'était pas sûre de recevoir tout l'argent promis. L'Union Européenne a consenti en outre une aide "supplémentaire" de 300 millions d'euros à destination des autres candidats. Au total, les Quinze s'apprêtent à débloquer un paquet de 40,7 milliards d'euros pour la période 2004-2006. C'est un peu plus que ce qu'ils avaient proposé initialement à l'issue de leur sommet de Bruxelles fin octobre (environ 39 milliards d'euros) mais moins que la somme envisagée en 1999 pour cette période (42,5 milliards). Trois pays supplémentairesHistorique, l'élargissement de quinze à vingt-cinq pays ne sera pas le dernier. Le sommet de l'UE a en effet donné son feu vert à un processus d'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007. En ce qui concerne la Turquie, il faudra attendre un peu plus: les Quinze ont décidé d'examiner en décembre 2004 les progrès réalisés par ce pays dans la voie de la démocratie, aux fins de décider de l'ouverture des négociations d'adhésion. En repoussant de deux ans une décision définitive sur ce point, les Quinze ont déçu la Turquie, qui faisait pression pour une décision beaucoup plus rapide, dès 2003. D'où des réactions mitigées de la part des autorités turques. Après avoir fort mal pris la chose, parlant d'une décision "impossible à accepter", le Premier ministre turc Abdullah Gul a finalement adopté un ton plus conciliant, en affirmant vouloir poursuivre les réformes afin de rejoindre à terme l'Union européenne.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.