Merrill Lynch taille dans ses effectifs

Le taureau est l'emblème de Merrill Lynch mais cette fois ce sont ses salariés qui risquent de voir rouge. Frappée de plein fouet par la baisse des marchés d'actions et par les conséquences des attentats du 11 septembre, la banque d'affaires américaine prend des mesures drastiques destinées, selon la direction, à rendre la société plus rentable. Après avoir déjà supprimé 6.100 emplois l'an dernier au premier semestre et proposé en octobre des conditions très avantageuses à d'éventuels candidats au départ, Merrill Lynch procède à de nouvelles coupes. Neuf mille emplois, soit près de 16% des effectifs de la banque qui employait 57.000 personnes à la fin 2001, vont être supprimés, annoncent David Komansky, PDG du groupe, et Stan O'Neal, son dauphin désigné, dont le surnom "axman" (que l'on pourrait traduire par "celui qui coupe à la hache") ne semble nullement usurpé. Merrill Lynch va passer une charge de 2,2 milliards de dollars dans ses comptes du quatrième trimestre au titre de cette restructuration. Un peu plus de la moitié de cette somme (1,2 milliard) financera ces réductions d'effectifs, le reste étant utilisé dans le cadre d'une réorganisation plus vaste du groupe. Cette restructuration drastique devrait permettre de générer des économies annuelles de 1,4 milliard de dollars.Merrill Lynch, qui a déjà accusé un recul de 52% de ses bénéfices au troisième trimestre, s'attend à enregistrer pour les trois derniers mois de son exercice un bénéfice par action (hors charges exceptionnelles) de l'ordre de 48 à 50 cents. Cela représenterait un recul de 46 à 48% par rapport à la même période de l'an dernier. Merrill Lynch a ajouté que ses revenus du quatrième trimestre seraient inférieurs de 8% environ à ceux du troisième trimestre, qui s'étaient établis à 5,1 milliards de dollars. La réorganisation annoncée aujourd'hui se traduit notamment par un sévère plan de réduction des coûts au Japon. La filiale locale de Merrill Lynch va fermer 20 de ses 28 succursales. Et, selon un porte-parole de la banque, cette réorganisation pourrait conduire à la suppression de 1.200 emplois au sein de sa branche "courtage de détail" qui compte 1.700 salariés. Cette activité, issue du rachat en 1998 de la banque en faillite Yamaichi Securities, n'était jamais depuis cette date sortie du rouge. Merrill Lynch espère que ce plan de restructuration lui permettra de renouer avec l'équilibre au Japon lors de l'exercice fiscal 2002.Merrill Lynch n'est pas la première banque à réduire ainsi la voilure dans l'archipel. En 2001, Morgan Stanley, la Société Générale, le néerlandais ABN Amro et l'allemand Dresdner Kleinwort Wasserstein ont également revu à la baisse leur implication sur ce marché. Tous ces établissements ont subi de plein fouet la mauvaise conjoncture économique et la chute de la Bourse nippone. Pour mémoire, l'indice Nikkei 225 a perdu la moitié de sa valeur depuis avril 2000. Les attentats du 11 septembre ont aggravé un peu plus la situation. A New York, Wall Street salue l'initiative de la banque d'affaires. En fin d'après-midi, heure française, l'action gagne 4,12% à 58,77 dollars.latribune.f
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