Le feu au lac

Dans ce pays réputé pour son calme, assureurs et banquiers sont pour le moins secoués par une conjoncture difficile et des investissements malencontreux. Et comble de tout, ils se font même tirer l'oreille pour sauver un des emblèmes de leur pays, la compagnie d'aviation Swissair. Les pertes ne sont plus un tabou. Le deuxième réassureur mondial Swiss Re a annoncé le premier déficit de son histoire. Zurich Financial Services (ZFS) n'a guère fait mieux. Dans ce contexte, les limogeages des dirigeants soumis à la pression de leurs actionnaires sont nombreux. Rolf Hüppi, directeur général de ZFS, et son homologue Martin Zobl chez Swiss Life s'en vont. Le premier est critiqué sur sa stratégie, le second n'est plus en accord avec son conseil d'administration, d'autant que la compagnie va accuser un recul de ses résultats pour 2001. Du côté des banques, le directeur général d'UBS, Luqman Arnold, a été remercié pour avoir critiqué l'attitude de son président qui accorde des rallonges à certains clients, et non des moindres puisqu'il s'agit de Swissair, sans en référer à sa direction générale. Lukas Mühlemann, le président du Crédit Suisse, s'accroche lui à son siège, alors que la filiale en Argentine, en plein scandale, est l'objet de soupçons de blanchiment d'argent. A sa manière et dans un désordre incommensurable, la finance suisse est en train de découvrir les règles du gouvernement d'entreprise. Une révolution ? A voir les têtes qui tombent, on pourrait légitimement le croire.
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