TotalFinaElf plie mais ne rompt pas

Après avoir publié au Balo son chiffre d'affaires du premier semestre le 23 août dernier (lire ci-contre), TotalFinaElf annonce aujourd'hui l'ensemble de ses résultats au titre du deuxième trimestre et du premier semestre 2002.Pour le semestre entier, le géant pétrolier enregistre un bénéfice net part du groupe, hors exceptionnels, de 3,05 milliards d'euros, en baisse de 30% par rapport aux 4,33 milliards réalisés un an plus tôt. En tenant compte des exceptionnels, le résultat net affiche une chute de 38%, à 2,932 milliards d'euros, contre 4,707 milliards sur la même période de l'année précédente.Pour justifier le fort recul des résultats, Thierry Desmarest, le PDG du groupe, explique dans un communiqué que le prix moyen du baril de Brent a baissé de 13% sur un an, passant de 26,6 dollars en moyenne au premier semestre 2001 à 23,1 dollars en 2002, tandis que la parité euro/dollar restait relativement stable. Conséquences pour le pétrolier, le résultat opérationnel de l'Amont (exploration et production) a diminué de 16%, à 4,34 milliards d'euros. Et la marge de raffinage s'est effondrée à 3,6 dollars la tonne contre 16,9 dollars un an plus tôt, faisant plonger le résultat opérationnel de l'Aval (raffinage, commercialisation) de 67%, à 573 millions d'euros. Enfin pour l'activité Chimie, le résultat opérationnel chute de 40% à 363 millions d'euros, avec des marges dans la "chimie de base" atteignant un niveau "historiquement bas". Au final pour le groupe, "l'impact négatif de l'environnement" s'élève à 2,9 milliards d'euros, un impact "partiellement compensé" par les gains de productivité.Thierry Desmarest souligne cependant la bonne résistance de TotalFinaElf comparé à ses concurrents: "Si l'on exprime le résultat net par action hors éléments non-récurrents en dollar pour le comparer à celui de nos grands concurrents, la baisse est limitée à 16% pour TotalFinaElf alors que les résultats annoncés par les autres majors conduisent à une baisse moyenne de 38%". Et sur l'ensemble du semestre, la baisse du résultat par action "est de 26% contre 47% en moyenne pour nos grands concurrents". Ainsi sur le deuxième trimestre, Total voit son bénéfice net reculer de 23% à 1,63 milliard d'euros. Un recul anticipé par les analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur un repli de 20%, dans une fourchette comprise entre 1,5 et 1,75 milliards d'euros. Et une performance meilleure que celle des concurrents Exxon Mobil, BP et Royal Dutch Shell, qui ont accusé des replis respectifs de 41%, 36% et 38%. Pour l'avenir, le groupe a confirmé son programme de désinvestissement, à 2 milliards d'euros en 2002, avec un cash flow net s'élevant à 2,15 milliards au premier semestre.Thierry Desmarest maintient son objectif d'une croissance de 10% des productions d'hydrocarbures pour l'année 2002, en s'appuyant sur le fait que cette croissance a atteint 9% sur le premier semestre, avec une croissance de 11% sur les trois derniers mois.Concernant un de ses désengagements les plus surveillés, le géant pétrolier a indiqué qu'il "attendra de meilleurs temps" pour sortir du capital de Sanofi-Synthélabo. TotalFinaElf possède actuellement 25,8% du capital de Sanofi, et reste lié par un accord avec le groupe de cosmétiques L'Oréal lui imposant de conserver au moins 19,9% du capital du groupe pharmaceutique jusqu'à la fin 2004. La chute du titre Sanofi la semaine dernière a relancé les interrogations sur la sortie de TotalFinaElf, pour qui la chimie n'est plus une activité prioritaire.Mercredi en séance, les résultats sont globalement bien accueillis. L'action est la plus entourée de la place parisienne. Elle a ouvert en légère hausse avant de repasser dans le rouge. En clôture elle gagne 1,59% à 134,20 euros.
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