Les banquiers et les assureurs exposés à WorldCom

Comme l'a déjà enseigné l'affaire Enron, les malversations comptables révélées chez WorldCom sont en mesure d'avoir un double impact. Le premier a déjà été constaté mercredi 26: ce type d'affaire entame la confiance des investisseurs et entraîne un repli général des marchés. Puis naissent obligatoirement des craintes de faillite. Alors, les investisseurs s'inquiètent des répercussions qu'une défaillance pourrait avoir sur d'autres groupes.Pour couper court à toute spéculation, certains ont donc choisi de réagir au plus vite, notamment les établissements financiers. Parmi les plus exposés, Aegon a d'ores et déjà annoncé que son exposition atteignait 200 millions de dollars. L'assureur néerlandais a précisé qu'il s'agissait en grande partie d'obligations émises par l'opérateur américain.L'assureur britannique Prudential ne risque quant à lui que 150 millions de dollars, tandis que Barclays se dit exposé à hauteur de 100 millions de dollars. C'est aussi 100 millions, mais d'euros, qui pourraient être provisionnés chez ABN-Amro en cas de faillite de WorldCom. Mais "ne nous précipitons pas", indique le groupe bancaire qui s'attend à des révélations "dans les jours et les semaines à venir".On notera aussi que Generali et Axa ont chacun évalué leur risque à 40 millions d'euros. Un montant jugé "non significatif" par l'assureur français. C'est par ces mêmes termes que Lloyd's TSB a qualifié sa propre exposition. Le Britannique n'a pas fourni de chiffres.Enfin le géant des services financiers Citigroup a précisé que ses différentes sociétés d'assurance étaient exposées à hauteur de 335 millions de dollars au dossier WorldCom, ceci sur un portefeuille obligataire total de quelque 70 milliards de dollars. L'exposition possible d'autres branches de Citigroup se monterait à 40 millions. Au total, l'établissement évalue à au moins 375 millions de dollars son exposition totale, tout en précisant que l'impact resterait modeste au regard de son portefeuille obligataire. WorldCom était également client de l'activité de banque d'investissement de Citigroup.Plusieurs groupes européens se sont pour l'instant refusés à détailler leurs liens financiers avec WorldCom, tels BNP Paribas, la Société Générale ou le Crédit Lyonnais. C'est également le cas d'ING dont les pertes sur cette affaire pourraient atteindre 150 à 200 millions de dollars selon des analystes. L'assureur Allianz n'a pas non plus communiqué officiellement. Mais le risque de l'Allemand est estimé entre 100 et 200 millions de dollars.Parmi les groupes les moins concernés, Dexia a indiqué n'avoir "aucune exposition à WorldCom". Et Alcatel, qui a déjà eu son lot de mauvaises nouvelles pour la journée, a tenu à préciser qu'il ne risquait rien sur ce dossier.La liste de ceux qui pourraient pâtir d'une défaillance de WorldCom devrait bien évidemment s'allonger dans les heures et les jours à venir. Enfin, il convient de souligner que les liens financiers ou capitalistiques ne sont pas les seules sources d'inquiétude: les relations commerciales en sont une autre. C'est le cas pour Havas. Le groupe de publicité n'a pas pu donner avec précision le montant du budget de WorldCom. Mais il a déclaré que ce dernier fait partie de ses 25 plus gros clients, lesquels représentent le quart de sa marge brute.
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