"L'Etat doit renflouer France Télécom"

La Tribune.- Comment réagissent les actionnaires individuels à la baisse de la Bourse? Marcel Tixier.- Ils sont inquiets et alarmés, même si leur tempérament ne les porte pas à descendre dans la rue. Beaucoup se détachent de la Bourse comme en témoigne le net recul de nos adhérents dont le nombre est revenu en un an de 4.600 à 3.600. Les dernières assemblées générales ont permis aux particuliers de faire valoir leurs critiques aux dirigeants qui les ont trompés par un optimisme déraisonnable depuis plusieurs années. Le calme des particuliers ne doit pourtant pas faire illusion. S'il est souvent trop tard pour eux pour voter avec leurs pieds en vendant leurs actions, leur colère se manifestera longtemps par leur refus de participer aux augmentations de capital et aux introductions en Bourse qui leur ont fait perdre beaucoup d'argent. Le gouvernement devra tenir compte de leur nouvel état d'esprit, tant pour son programme de privatisation que pour ses projets de retraite par capitalisation. Comment analysent-ils la situation? Ils ont perdu confiance. Au début de la baisse, ils ont tenté des achats à bon compte suivant les conseils des analystes et de la presse, mais la chute à répétition des grandes valeurs a eu raison des plus téméraires. Pour voir des stars de la cote perdre 90% de leur valeur en Bourse, il faut remonter à la crise de 1929. Et personne ne l'a connue de son vivant. En 1987 et lors des mini-krachs qui ont suivi, les grandes valeurs n'ont pas enregistré de telles chutes. Les Assemblées générales n'ont pas apporté de réponse à leurs inquiétudes, quoiqu'en ait dit la presse. Ainsi ceux de France Télécom attendent toujours que l'Etat fasse son devoir : il doit impérativement renflouer l'opérateur en souscrivant seul à une augmentation de capital au même cours que celui de la privatisation. Sinon, son sort rejoindra celui d'Eurotunnel. C'est la condition préalable à la mise sur le marché d'EDF et de GDF.La COB a-t-elle joué son rôle? Notons simplement que la perte de confiance dans la sincérité des comptes des grands groupes était inimaginable il y a encore quelques mois. Aujourd'hui, nous attendons des autorités de marchés qu'elles contrôlent mieux les spéculateurs professionnels qui amplifient la crise en vendant à découvert les titres quels que soient leurs fondamentaux. L'exemple du Japon qui vient d'encadrer ces pratiques est à méditer.
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