Carrefour n'arrive plus à séduire

Le chiffre d'affaires TTC du groupe Carrefour a atteint 36,9 milliards d'euros au premier semestre 2002, soit une hausse de 3% à changes constants mais une baisse de 1,5% compte tenu de l'impact très négatif des taux de changes, a annoncé le groupe hier soir dans un communiqué. Ce chiffre est bien en ligne avec les prévisions des analystes du consensus Reuters, qui attendaient en moyenne 37,4 millions d'euros. La progression de l'activité devrait permettre au groupe de Daniel Bernard de réaliser ses objectifs pour l'année en cours: une croissance de 5% à taux de change constants et une hausse de 10 à 15% du résultat net après survaleurs (lire ci-contre). Le groupe parie notamment sur "l'accélération de la croissance à surface comparable, le calendrier des ouvertures du 2ème semestre et la non-récurrence de l'impact de la vente des 12 hypermarchés espagnols cédés fin juin 2001".Pour autant, le titre a dévissé de 6% mercredi. Et jeudi, la chute a continué. A la clôture de Paris, l'action perd 9% à 45,50 euros, dans des volumes sans commune mesure avec la normale."Certes, l'effet change a joué très défavorablement (-5,8% contre -4,5% attendu) mais la performance à taux de change comparable a été elle aussi décevante, puisque Carrefour a connu une hausse de +3,0%, dans la lignée du T1, alors que nous attendions une accélération à +5,0%", expliquent les analystes de Fortis Securities.La valeur a perdu de son aura auprès des marchés depuis la fusion avec Promodès et la prudence des objectifs affichés par Daniel Bernard. Une hausse de 10 à 15% du résultat reste un but considéré comme timoré quand le groupe a pu habituer les investisseurs à des croissance annuelles de 20%.Plus récemment, les statistiques macro-économiques n'ont pas rassuré les analystes: les ventes des hypermarchés ont reculé de 3,0% et celles de supermarchés de 2,8% en juin par rapport au même mois de l'année dernière, selon l'indice de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). En fonction de cette conjoncture, la progression de l'activité de Carrefour au prochain semestre n'est pas encore assurée.Si Carrefour atteint de justesse des objectifs 2002 déjà jugés peu ambitieux, les déceptions n'en seront que plus importantes.
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