« Privilégier la faible valorisation des fonds propres »

Par latribune.fr  |   |  399  mots
« La Tribune » - Face à des prévisions ambitieuses des analystes et des taux d'intérêt assez bas, quels sont les ressorts d'une hausse de la Bourse ?Jean-Luc Buchalet. Depuis le 1er janvier, la prime de risque du marché intègre les résultats de l'année 2003. Alors que la prime de risque du CAC 40 ressortait à 1,17 en fin d'année 2001, cette nouvelle base lui a permis de revenir à un niveau acheteur de 2,01. De sorte qu'en instantané il subsiste un léger potentiel de hausse pour le CAC 40 dont le niveau objectif, compte tenu de taux à 10 ans de 4,98 %, ressort à près de 5.000 points. Ceci dit, la prime de risque repose sur une progression des bénéfices de 2003 de 18,6 %, après un rebond de 14,4 % en 2002 qui nous semble bien optimiste. De même, la croissance du bénéfice des valeurs de l'Eurostoxx 50 s'inscrit à 18,9 % et 19,5 % pour 2002 et 2003. De quoi fixer le cours d'équilibre de l'indice à 4.400. Quant au Dow Jones, il flirte déjà avec son niveau objectif compte tenu de prévisions plus réalistes du consensus qui n'anticipe qu'une hausse des bénéfices de 9,2 % avant une nette reprise de 16,3 % l'année suivante. Ces prévisions semblent plus compatibles avec le scénario d'une reprise de faible intensité.Il reste l'afflux de liquidités...Après une année de fort repli, les marchés ont tendance à repartir le 1er janvier en s'affranchissant des fondamentaux, mais ces achats « à l'aveugle » laissent rapidement place à un retour aux réalités. Quant aux liquidités, la dernière enquête de Merrill Lynch montre que les fonds « actions » ne conservent plus que 4,8 % de cash. C'est proche de la moyenne historique et on est maintenant loin des 7,5 % de l'automne !Quels secteurs privilégier ?Comme la reprise sera faible, jouer les cycliques n'est pas sans risque et il faut se concentrer sur les plus dépréciés au regard du ratio de valorisation des fonds propres. Ce qui exclut le pétrole et plaide en faveur de l'aluminium. Les télécoms ont comblé leur retard, alors que les technos doivent être achetées avec une grande sélectivité. Les valeurs de la distribution, très affectées l'an dernier, semblent moins risquées. Mais, d'une façon générale, gardons à l'esprit que d'excellentes nouvelles sur la vigueur de la reprise économique seraient sanctionnées par une remontée des taux...